Le silence habite dans la Parole. Pour Max Picard, « en Dieu, la parole et le silence ne font qu’un ». (1) Il ajoute d’ailleurs plus loin qu’« une couche de silence se glisse entre l’incarnation, cet événement inconcevable et l’homme » (2)
Pour K. Rahner, l’homme se tient ontologiquement face à un transcendant qui, en tant qu’il le fonde est de soi libre de ses gestes ; c’est pourquoi, l’homme doit compter « avec une parole éventuelle de Dieu rompant son silence et ouvrant ses profondeurs au regard de l’esprit fini ». (3) Et le théologien continue sur ce thème en affirmant qu’il « est le Dieu d’une révélation ou par la parole ou par le silence » (4).
C’est pour moi encore la trace de la pédagogie de Dieu. L’art de doser entre parole et silence, entre appel et temps de maturation, de discernement, voire de doute et de confirmation.
(1) Max Picard, die Welt des Schweigens, p 28 et 71
(2) cité par Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.123
(3) K. Rahner, L’homme à l’écoute du Verbe, trad. J. Holbeck, Paris, Mame, 1968, p. 165 (le plus beau livre de K. Rahner d’après Hans Urs von Balthasar).
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