Atteindre non pas une indifférence mais « une disponibilité pour s’engager, en pleine connaissance de cause, dans les circonstances diverses que Dieu dispose. Cette attitude seule est conforme à la condition de créature et trouve son modèle dans le Christ » (1) N’est-ce pas cela le décentrement, non un dépouillement, mais une passivité plus que passive, une passivité active où l’on se perd non pour atteindre l’extase mais pour devenir passeur, la passivité active du passeur de Dieu, du sarment qui laisse transparaître la lumière, sans y rajouter et sans lui faire ombrage, mais en étant, devenant actif dans la passivité.
Cela implique de ne pas être imperméable et impassible au malheur, mais bien à y entrer jusqu’à en éprouver l’angoisse, l’aversion et le dégoût. Ici il devient humainement presque impossible pour le chrétien d’imiter le Christ (...) mais l’injustice supportée volontairement fait entrer dans le mystère de la puissance salvifique de la croix. « Qui vient me suivre, qu’il prenne sa croix avec lui chaque jour ». (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 27
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