Je trace ici la suite d'un travail en cours sur la « pédagogie divine », déjà entamé il y a quelques années que je reprend doucement. Comme le souligne Bernard Sesboué, les premiers chapitres de la Genèse sont dans ce cadre, « des mythes au sens positifs (...) des contes inventés (...) intégrés dans [le] projet narratif et historien » (1) de Dieu. Ils préparent à la révélation et sont, en un sens, partie intégrante de la pédagogie divine.
L'articulation (2) entre les histoires surnaturelles racontées par la Genèse, l'histoire de l'homme et du péché et la personne du Christ constitue en fait pour lui une « matrice » (2) dans laquelle se construit cette pédagogie divine. Dès le chapitre 1, l'articulation entre image (bə·ṣal·mê·nū) et ressemblance ( kiḏ·mū·ṯê·nū) donne le ton, longtemps commenté par les pères de l'Église, de cette double dynamique et distance entre les pas de Dieu vers l'homme et ceux de l'homme vers Dieu qui trouvent leur symbiose symphonique en Christ.(3)
C'est en un sens tout l'enjeu de la rencontre entre Dieu et l'homme qui se joue déjà. Dieu a déjà, par essence, une dimension d'altérité dans sa dimension trinitaire. L'arrivée de l'homme est un autre enjeu ou se conjugue distance et liberté. Dieu et l'homme vont petit à petit se pencher l'un vers l'autre : Dieu par amour, l'homme par cette révélation progressive extérieure et intérieure qui le conduit progressivement à ressentir ce Dieu qui se livre à lui, dans une nudité et une exposition dynamique où culmine la Croix.
(1) Bernard Sesboué, L'homme, merveille de Dieu, Paris, Salvator, 2015 p. 41
(2) p. 42 ss
(3) cf. mes travaux sur la « danse trinitaire ».
PS : « kid mut » à 2 seules occurrences dans la bible, dont Dan 10, 16, qui introduit cet être particulier à l’apparence humaine ; le fils de l’homme ?
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