Je tente un pas de plus, sur la pointe des pieds tant le sujet est fragile.. Il y a dans la lettre aux Hébreux à partir du chapitre 9 un glissement sacrificiel dans lequel on peut tomber. C’est de considérer comme le feront les disciples d’Anselme que ce sacrifice satisfait à un Dieu exigeant et à une forme de réparation. Il faut lire la nuance qu’apporte René Girard pour comprendre que ce signe élevé n’est pas un prix à payer à Dieu, mais la mise en évidence de la violence humaine.
Quelques indices sont d’ailleurs à relever comme le verset 3 d’Heb 9 : « Derrière le second rideau, il y avait la tente appelée le Saint des saints (...) puis le verset 12 : 12 il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive. » et surtout les 26 et suivants : « le Christ aurait dû plusieurs fois souffrir la Passion depuis la fondation du monde. Mais en fait, c’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice. 27 Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés, 28 ainsi le Christ s’est-il offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude ».
L’erreur est bien d’entrer dans un schéma sacrificiel qui voudrait perpétuer la mauvaise interprétation de l’appel au sacrifice d’Isaac et voir de toutes nos démarches sacrificielles une volonté de réduire la colère divine. Ce serait mal interpréter le monde, le mal et Dieu.
Non, la mémoire de la Passion n’est pas un sacrifice ancien et nos prêtres comme nos messes ne sont pas des exercices propriatoires.
L’enjeu n’est pas d’apaiser le courroux divin mais de faire tomber la violence sacrificielle et de célébrer celui qui déchire le rideau du temple et montre combien l’amour est Dieu ou Dieu amour...
10. 19 Frères, c’est avec assurance que nous pouvons entrer dans le véritable sanctuaire grâce au sang de Jésus : 20 nous avons là un chemin nouveau et vivant qu’il a inauguré en franchissant le rideau du Sanctuaire ; or, ce rideau est sa chair. 21 Et nous avons le prêtre par excellence, celui qui est établi sur la maison de Dieu. 22 Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi, le cœur purifié de ce qui souille notre conscience, le corps lavé par une eau pure. 23 Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. 24 Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. 25 Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude, mais encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour du Seigneur.
12. 28 C’est pourquoi, nous qui recevons une royauté inébranlable, soyons reconnaissants et rendons ainsi notre culte à Dieu d’une manière qui lui est agréable, avec grand respect et crainte. 29 Car notre Dieu est un feu dévorant.
13.8 Que demeure l’amour fraternel !
Le basculement entre 12.29 et 13.8 est essentiel. Qu’est ce que ce feu dévorant ? Si ce n’est l’amour.
Qui a lu le livre de M. Pochon évoqué par Geneviève ? https://www.facebook.com/groups/reflexiongh/permalink/4628777297196718/
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