11 juin 2022

Le cycle d’Elie

Parce que la liturgie nous les a servis depuis 3 jours, je ne résiste pas à l’envie de vous redonner ce petit résumé d’une longue étude de ce texte célèbre que l’on appelle le cycle d’Elie. Il semble en effet corriger pour moi l’idée de Dieu qui n’est jamais dans le tonnerre ou la violence, mais apporte aussi trois pistes nouvelles : 


1. Le récit est celui d’une conversion qui travaille le prophète dans sa prétention très cléricale de faire la loi au nom de Dieu. Rien ne justifie son zèle et le massacre des prêtres de Baal. C’est au bout de 40 jours au désert qu’Elie découvre son erreur. Alors qu’il est acculé à fuir au désert la double interpellation d’un « qui est-tu ? »  le remet à sa place. Il n’est rien qu’un instrument fragile devant quelque chose qui touche à l’infini - on entend là l’écho du cri de Job 42, 3 - « qui suis-je devant ces mystères qui me dépassent ? ».


2. Ce « bruit d’un fin silence » n’est pas, selon certaines interprétations disruptives la seule manifestation fragile d’un Dieu qui reste inaccessible mais le chant des anges, invitant tout contemplatif à percevoir que la fuite mystique peut être un leurre : l’enjeu n’est pas de quitter le monde mais de continuer à chercher ensemble une communion. La Révélation theophanique n’est que le prélude à un « Va » qui invite à rejoindre le reste des croyants et à poursuivre sa course « pour tâcher de Le saisir et se laisser saisir par Lui » (Ph 3) vers cette révélation qui ne sera totale que dans le déchirement du voile du Temple (cf. Marc 15,38) qui dévoile enfin l’amour infini d’un Dieu dépouillé, signe lui même fragile d’un Donateur qui aime et s’efface après avoir tout donné.


3. La révélation d’Elie n’est que l’antichambre de celle du Christ et ce qu’Elie ne voit pas à la porte de la caverne ne sera révélé qu’à la Transfiguration, elle même préparation au mystère indépassable de la Croix et de la Résurrection.


Cette méditation des 3 chapitres de 1Rois mériterait d’être mieux enseignée à ceux qui sont attirés par le cléricalisme.





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1. Dieu n’est pas violent 

2. Pédagogie divine

qui traduisent et résument de nombreuses publications sur ces textes fondateurs.


Vous trouverez aussi sous ce lien ma troisième édition de Danse avec ton Dieu 

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