11 décembre 2006

Dieu est dans le don

Pour Balthasar, le Père n'existe pas avant ce don de soi, il est ce mouvement. Balthasar décrit dans ces pages un acte divin qui fait procéder le Fils tout en instaurant une distance absolue infinie. Pour lui dans l'amour du Père, il y a un renoncement à être Dieu pour soi seul, un abandon de l'être-Dieu et, en ce sens, un a-théisme divin, celui de l'amour auquel le Fils répond par "une éternelle action de grâces (eucharistie)" vis à vis de la source.

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3 L'action, ibid p. 300
Voir sur ce thème : Décentrement Balthasar Sotériologie

09 décembre 2006

La Parole...


"La Parole ne veut nullement demeurer sous le boisseau ; elle désire être mise bien en évidence, au sommet de l'Eglise. Dissimulée sous la lettre de la loi comme sous le boisseau, la Parole aurait privé tous les hommes de la lumière éternelle. Elle n'aurait pu donner la contemplation spirituelle à ceux qui cherchent à se dégager de la séduction des sens capables d'illusion et prompts à percevoir seulement les choses passagères inhérentes à la matière. Mais placée sur le chandelier de l'Eglise, c'est-à-dire fondée sur le culte en esprit et vérité, elle éclaire tous les hommes... Car la lettre, si elle n'est pas comprise selon l'esprit, n'a que la valeur sensible et limitée de son expression et elle ne permet pas à l'intelligence de saisir la portée de ce qui est écrit... (1)
J'aime cette image, qui rentre en résonnance avec cet apport de Dei Verbum qui demande de mettre la "Table de la Parole" au côté de la "Table du corps et du sang du Christ"... Le Verbe s'est fait chair...

(1) Maxime le Confesseur, Question 63 à Thalassius (PG 90, 670; tr. Orval) cité par Magnificat, Juin 2004

06 décembre 2006

Déréliction - Suite

Pour Moltmann "la déréliction du Fils sur la croix devient un évènement intrinsèquement Trinitaire : le Père lui-même souffre la douleur de l'abandon (ibid p. 220), la mort est en Dieu (235), la mort de Jésus sur la croix est la mort de Dieu et la passion de Dieu (217ss). Pour lui, La communion la plus profonde du Père et du Fils est "exprimée tout justement dans ce qui fait leur séparation la plus radicale, c'est-à-dire dans la mort abandonnée et maudite de Jésus sur la croix(1).
Pour Balthasar ces interprétations sont inévitables si l'on ne sépare plus le processus interne à la vie Trinitaire, de l'idée d'un progrès dans l'histoire du salut. Mais cette confusion entraîne forcèment Dieu dans le flux du monde et fait de lui un Dieu tragique relevant de la mythologie (2)
Dans ce sens Balthasar rejoint plutôt Boulgakov et parle d'une kénose intra-trinitaire ou Dieu abandonne sa divinité au Christ.

Ces querelles de théologien me dépassent beaucoup, puisqu'il s'agit avant tout d'un mystère. Que l'abandon soit intra ou extra-trinitaire, ou que nous soyons dans le vrai ou dans une vision anthropocentrique du mystère n'enlève pas pour moi le sens même de la kénose ni ce qu'exprime la vision forcèment réductrice de la douleur du Père... Dieu reste amour et n'est-ce pas le coeur du message...

(1) cité par Balthasar, Dramatique divine, III, ibid p.281
(2) ibid p. 299

Pure distance

"C'est au Calvaire et dans la déréliction de Jésus sur la Croix que la distance entre le Père et le Fils devient pour la première fois tout a fait manifeste ; et même l'Esprit, qui les unit tous les deux en formant leur "nous", apparaît précisèment dans le dévoilement de l'unité, comme pure distance. Le Fils portant le péché, c'est-à-dire ce qui constitue l'écart pur et simple par rapport à Dieu, semble avoir perdu le Père au milieu de son abandon" (1)

Cette apologie de la distance nous dérange, de même que l'abandon. Mais comment peut-on ressentir la souffrance de l'abandon sans faire l'expérience, au coeur même du désespoir, que Dieu est possible, si le Christ n'a pas été jusque là sur ce chemin ? Echange sublime de deux kénoses, celle du Père qui laisse aller le Fils et celle du Fils qui va jusque là par amour du Père... Là est le dévoilement, dans la symphonie trinitaire...

Balthasar, ibid p. 296

Balises : Souffrance, kénose, déréliction

05 décembre 2006

Sotériologie chez Balthasar - Suite

Hans Urs von Balthasar présente la sotériologie dramatique selon cinq thèses :
1) La livraison du Fils par le Père pour le salut du monde
2) L'échange entre celui qui est sans péché et les pécheurs (repris par les Pères)
3) La Libération de l'homme qui en est le fruit, comme un rachat, une rédemption
4) L'entrée dans la vie trinitaire
5) De telle sorte que la somme de ces points révèle une initiative de l'amour de Dieu (1)
Cette vision multiple élargit de fait mon point de vue. Comme il le dit d'ailleurs, si les hommes n'avaient que la seule initiative de la mort du Christ, tandis que Dieu restait toujours aimant et pardonnant (Karl Rahner), Dieu aurait seulement le rôle d'un spectateur et cela enlèverait l'importance de la livraison du Fils. (2)
Peut-être qu'il faut s'ouvrir à cette vision, non pas comme l'expression d'un Père qui veut la mort du Fils, mais d'une dimension trinitaire où l'un et l'autre font mouvement pour le salut du monde et dans ce sens entre dans la symphonie d'un désir d'amour et d'une obéissance... (Le thème de l'obéissance sera longuement développé dans notre analyse à venir du tome 4 de la Dramatique Divine...).
Dans cette dynamique, la parabole des vignerons est éclairante... Il n'ont pas voulu entendre les prophètes alors j'ai dit : "Voici mon Fils"... Et tu n'as pas voulu de sacrifice, alors j'ai dit : "Me voici"... N'est-ce pas la trace kénotique d'un dialogue trinitaire...

(1) H. Urs von Balthasar, Dramatique divine, III, p. 293

Balises : sotériologie Balthasar

03 décembre 2006

Girard - Sotériologie - II

S'il est vrai que dans le Nouveau Testament, Jésus est victime d"une "injustice criante", René Girard dénonce comme Rahner le retour en arrière Anselmien qui rétablit la notion de bouc émissaire et à sa suite de nombreux autres boucs émissaires pour conjuguer la violence des hommes (Judas, juifs, sorcières...).
Pour Girard, les peuples païens n'avaient pas bénéficié de la pédagogie de l'ancienne Alliance et le choix de la non violence restait à faire (1)
Cette vision est critiquée par Balthasar qui considère que la synthèse de Girard est un système clos, purement scientifique ou la métaphysique est exclue. Il note cependant que Girard rejoint Barth pour qui l'analogia entis est l'invention de l'anté-christ. Pour Girard, le religieux est l'invention de Satan. Ce qu'Augustin nommait le désir naturel de Dieu (desiderium naturale in Deum) est chez Girard comme chez Barth totalement canonique. Il y a là des tensions si forte qu'aucuns drame ne se déroule plus pour lui, la violence est partout (2)
Il n'est plus question ici de péché mais d'hostilité et d'une certaine manière la culpabilité est devenue secondaire. Urs von Balthasar ne voit pas comment chez Girard le Christ réduit au rôle de bouc émissaire porterait le péché du monde sauf si le péché lui est prétendument imposé par les Hommes. Personellement je suis peut être plus proche de cette conception de Girard que de Balthasar sur ce point ou tout au moins entre les deux.
Pour Urs von Balthasar "que se passe-t-il, dans la réalité de la Croix, si l'on suppose que le fait de changer le Christ du péché du monde n'est qu'un défoulement psychologique et si on fait un Père non violent ne demandant rien qui puisse ressembler à un sacrifice d'expiation ?". "L'Eglise considère l'Eucharistie comme une actualisation du sacrifice de la croix dans lequel le Christ s'est offert pour l'humanité dès lors quel sens cela-a-t-il de présenter et d'offrir ce don du Christ au Père divin si l'on admet que celui ci, qui n'est plus un Dieu de l'Ancien Testament, ne saurait s'y complaire étant donné qu'il n'a jamais voulu la mort et moins encore ne l'a imposé à son Fils ?" (3) Pour Balthasar, avec Girard on n'a pas épuisé le problème posé par la justice, le jugement et la colère de Dieu.
A méditer, mais faut-il suivre Urs von Balthasar là dessus ? Je continue de buter sur cette notion d'un Dieu vengeur...

(1) Urs von Balthasar, DD III, Ibid p. 282
(2) p. 280 de "Des choses cachées depuis la fondation du monde, cité par Balthasar, ibid p. 285
(3) ibid

Balises : Girard, Sotériologie, Balthasar, bouc

01 décembre 2006

René Girard - dramatique et sotériologie

Pour Balthasar, Réné Girard voit le désir de l'homme illimité et sans objet définitif à l'intérieur d'un dynamisme mimétique. Le sujet désire l'objet parce que le rival lui-même le désire (..) Le désir est ainsi essentiellement mimétique (1).
C'est pourquoi la violence est là avant même le désir de l'objet. Pour le philosophe, la violence elle même valorise l'objet. (...) C'est dans l'accord spontané sur la victime que se produit le rétablissement de la paix de manière cathartique en ce sens que l'antagonisme négatif de la violence se mue en réciprocité positive. Faire sacrifice prend alors le double sens de rendre maudit et de rendre saint : la victime est tour à tour abaissée et exaltée.
Le rite offre ainsi la solution toute prête qui consiste dans le choix unanime de la victoire pour appaiser la violence divine. Il y a là répétition cathartique du drame originel de la victime émissaire (2)

Ce qui est frappant, finalement c'est l'éternelle actualité de cette analyse, où plusieurs milliers d'années après, nous reproduisons ces schémas, de la politique à notre environnement le plus proche. Se concentrer sur une victime pour appaiser notre violence.
En prenant sur lui cet abaissement et cette condition de victime, le Christ démonte le système. Sans le guérir, il ouvre une fenêtre vers la vérité, dévoile l'essentiel : le mal et l'amour.

(1) Hans Urs von Balthasar, DD III, ibid, p. 275
(2) ibid, p. 276 à 279

Balises : kénose, sacrifice, Girard, Balthasar

30 novembre 2006

Souffrance de Dieu

Pour Moltmann, quand le Fils souffre jusque dans la mort, le Père souffre de la mort de son Fils. Car Dieu sans souffrance ne pourrait être le Dieu de ce monde. Cela rejoint pour Balthasar (p. 270) les expressions du pathos de Dieu dans l'Ancien Testament.
Je retrouve ici ce que j'avais aimé dans La souffrance de Dieu chez Varillon. C'est probablement un anthropomorphisme, mais cela prend sens et donne à Dieu un "toujours plus" dans sa miséricorde... Peut on être amour sans souffrance ?

28 novembre 2006

Partager notre peine... et dévoiler la faute...

Pour Saint Augustin, "Jésus, nous ayant trouvé dans la peine et la faute a pris sur lui la peine seulement mais nous a sauvé de l'un et de l'autre" (1), j'aime cette vision du "pro nobis" qui évite une sotériologie trop doloriste... Il a partagé nos souffrances et ce faisant montré l'impasse de toute violence.

(1) Cité par Balthasar, ibid p. 265

24 novembre 2006

Colère de Dieu

La notion de drame implique-t-elle pour autant d'introduire la colère de Dieu. Ce concept continue de m'interpeller chez Balthasar... Peut-être suis-je trop contaminé par Rahner ? Est-ce que le mal de l'homme doit avoir sa contrepartie dans la colère de Dieu. Certes, elle transpire sans cesse dans l'Ancien Testament, mais je continue de penser qu'il s'agit d'un anthropomorphisme...
Et pourtant, l'amour peut-il être sans une colère intérieure, une violence contenue... Comment interpréter l'apocalyse... ? Comme un récit d'histoire nous dit Théobald, où comme un récit téléologique comme l'interprète Balthasar ?
A suivre...

23 novembre 2006

Sotériologie chez Rahner et Balthasar - III

"Si en la réalité de Jésus, en laquelle et par engagement et acceptation, l'autocommunication de Dieu se fait à toute l'humanité et (...) est réellement insurpassable, alors il faut dire qu'elle n'est pas seulement posée par Dieu, mais qu'elle est Dieu lui-même" (1)

Là, pour Urs von Balthasar la visée transcendentale de l'homme et la révélation de Dieu finissent par se rejoindre dans Karl Rahner au point qu'il y a identité entre anthropologie et christologie . La Trinité ne peut jamais s'éclairer qu'à partir du mouvement transitif de Dieu dans lequel il manifeste "3 modes de présence" (2)

Pour Urs von Balthasar, cela conduit à la critique suivante : "Il n'est pas montré clairement si le mouvement transitif de Dieu, où il se manifeste, contient la totalité du mouvement imanent (...). Cela reste un discours abstrait dont la seule fin est de souligner la liberté de communion de Dieu"

Pour moi, Balthasar a partiellement raison, dans la mesure où le discours rahnérien a des accents utopiques et exclut en quelque sorte le réel, au delà de l'idéal humain, d'une humanité déchirée, divisée, en proi à la souffrance et au mal, au non amour et sur laquelle la thèse de l'auto-communication risque de rebondir comme l'eau sur les ailes d'un canard...
Et Urs von Balthasar de conclure que "finalement, à la sotériologie de Rahner (...) il manque le facteur dramatique décisif. Cela se manifeste aussi en ce que la "colère de Dieu" est toujours surpassée par sa volonté de salut; et celle-ci est-elle même toujours au delà de tout refus humain et négation de Dieu : à la limite, dit-il, "n'irait-t-on pas jusqu'à l'apocatastase" ? (3)


(1) Rahner Traité fondamental de la Foi p. 231, cité par Balthasar, ibid p. 256
(2) Rahner Traité fondamental de la Foi p. 162, cité par Balthasar, ibid p. 257
(3) p. 258

22 novembre 2006

Sotériologie chez Rahner et Balthasar - II


D'après Balthasar, Rahner rejette toute idée de substitution et évite d'accentuer la souffrance de Jésus mais met l'accent sur la mort "c'est de la mort que tout ce qui est catégorial s'efface, le monde disparaît et le sujet libre s'en remet irrévocablement (pourvu qu'il veuille) à Dieu (1)
Pour Rahner : "la mort de Jésus est la conséquence inévitable de la fidélité à sa mission et en obéissance à ce que Dieu lui demandait" (2)
Il y a pour moi comme unetension à trouver entre une vision un peu utopique rahnerienne et ce que je pourrais qualifier de relent janséniste chez Balthasar. La souffrance du Christ n'est pas à mettre en avant comme une incitation à souffrir mais comme un chemin particulier à laquelle notre amour nous conduit et que nous sommes appelés à transcender par amour et en communion. Le risque serait de retomber dans la vision d'un Dieu-colère comme celle qui transparaît dans Job, sans voir en quoi le Christ n'est pas bouc émissaire de Dieu, mais comme le dit Girard lieu de cristalisation du péché de l'homme et lieu d'expérience, d'incarnation mais aussi de dépassement par Dieu, en Dieu... Les écueils sont visiblement nombreux sur ce chemin d'interprétation... Pour K. Rahner cependant, note Urs von Balthasar, toute dévotion à la passion sont à dépasser si l'on ne veut pas manquer l'essentiel (2) Qu'est-ce à dire : un dolorisme qui oublie de s'ouvrir à la grâce et son auto-communication ?
A méditer et à travailler...
J'ai conscience que j'invite le lecteur sur un chemin complexe, que je ne maîtrise pas moi-même, et j'invite encore une fois à la lecture du texte original... (Chemins de lecture est un lieu de défrichage...)

Balthasar, ibid p. 253
Balthasar, citant le Traité fondamental de la foi, p.280-1, p.254

Balises : Rahner, Balthasar, Sotériologie

21 novembre 2006

Sotériologie chez Rahner et Balthasar

Balthasar présente dans ces pages la position de Rahner qui rejette la manière courante d'interpréter le pro-nobis et d'abord celle d'une expiation. Pour Rahner cela "réduit à l'extrême la valeur du hyper hêmon ["pour nous" selon Rom 8,32] paulinien et cela de façon purement arbitraire". Pour lui il faut revenir plutôt à l'expérience pascale des disciples G. 261 (TFF 299) (1)
Pour Balthasar il s'agit cependant d'une "grande dépréciation de tout ce qui fait pratiquement la grande théologie du Nouveau Testament, celle d'où l'Eglise de tous les temps, non seulement les simples, mais surtout les grands saints, ont tiré leur spiritualité" (1)
Il note que pour Rahner, le Jésus pré-pascal n'a pas forcèment interprété sa mort comme un sacrifice d'expiation. Il souligne par ailleurs que pour K. Rahner, la thèse de l'immutabilité divine, d'un "Dieu ne pouvant changer de dispositions est toujours déja réconcilié c'est-à-dire que dans son offre de grâce est incluse cette volonté de pardonner les péchés et de justifier l'homme (TFFoi p. 139ss). (2)
Nous reviendrons là dessus. Personnellement, même si j'ai toujours été fasciné par le travail de Balthasar, j'avoue que là dessus, je rejoins encore Rahner dans son analyse... Mais ce serait préjugé de la suite de la lecture...

La notion du Dieu vengeur continue de me déplaire. Je préfère celle d'un Fils de Dieu qui aime envers et contre tout...

Mais le "pour nous" interpelle et mérite que l'on avance dans la lecture...

(1) Balthasar, ibid p.249
(2) ibid p. 251

La maladie du chrétien

Je vous confie ce texte d'Y. Congar, cité par Magnificat... :
"Aujourd'hui, après quarante ans de sacerdoce, quarante-cinq de vie religieuse, après avoir beaucoup réfléchi et prêché, je crois m'être approché d'une position (...) [ou] « Dieu » est absolument premier mais il est « Père de Jésus Christ, notre Seigneur », cela dans ma pensée dogmatique et dans ma prière, si j'ose employer d'aussi grands mots pour des choses qui sont chez moi médiocres. Mais, s'il s'agit de ma vie telle que j'essaie de la mener au milieu des hommes, avec eux et pour eux, alors Jésus Christ qui en est la lumière et la chaleur par son Saint-Esprit, le mouvement. Chaque jour, il m'interpelle. Chaque jour, il m'empêche de m'arrêter. Son Évangile et, son exemple m'arrachent à la tendance instinctive qui me retiendrait lié à moi-même, à mes habitudes, à mon égoïsme. Je lui demande de me faire cette miséricorde de ne pas me laisser à moi-même lié à ma tranquillité égoïste. Et je vérifie la vérité du mot d'Ibn Arabi : « Celui dont la maladie s'appelle Jésus ne peut pas guérir."
Yves Congar.

19 novembre 2006

Controverse - Sotériologie - VII

A la notion d'échange apporté par les Pères de l'Eglise (commercium), Anselme introduit idée du rachat. Cette idée est rejetée par Saint Thomas dès le départ. Pour lui, il n'y a pas de prix de rachat à payer aux Puissances ou d'une action pénale venant satisfaire la colère divine. Pour Balthasar cependant, Saint Thomas a une vision pâle de la passion qui ne sent pas l'abandon par Dieu comme le coeur de la Passion.
J'avoue avoir toujours eu la même réaction et cette lecture m'interpelle, ce qui n'est pas nouveau. Là encore, il faut percevoir l'ensemble de l'exposé de Balthasar pour percevoir son cheminement de pensée... Afin de ne pas morceler ce chemin de pensée, j'ai décidé de réunir sur Chemins, une analyse plus complète de la sotériologie balthasarienne, telle que je la perçois, et non comme une vision objective et scientifique, mais comme un ressenti personnel, un chemin de lecture que je vous invite à parcourir, à défaut de vous plonger dans le texte intégral...

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3 L'action, ibid p. 239
Voir sur ce thème : Théologie Balthasar Sotériologie