Balthasar présente dans ces pages la position de Rahner qui rejette la manière courante d'interpréter le pro-nobis et d'abord celle d'une expiation. Pour Rahner cela "réduit à l'extrême la valeur du hyper hêmon ["pour nous" selon Rom 8,32] paulinien et cela de façon purement arbitraire". Pour lui il faut revenir plutôt à l'expérience pascale des disciples G. 261 (TFF 299) (1)
Pour Balthasar il s'agit cependant d'une "grande dépréciation de tout ce qui fait pratiquement la grande théologie du Nouveau Testament, celle d'où l'Eglise de tous les temps, non seulement les simples, mais surtout les grands saints, ont tiré leur spiritualité" (1)
Il note que pour Rahner, le Jésus pré-pascal n'a pas forcèment interprété sa mort comme un sacrifice d'expiation. Il souligne par ailleurs que pour K. Rahner, la thèse de l'immutabilité divine, d'un "Dieu ne pouvant changer de dispositions est toujours déja réconcilié c'est-à-dire que dans son offre de grâce est incluse cette volonté de pardonner les péchés et de justifier l'homme (TFFoi p. 139ss). (2)
Nous reviendrons là dessus. Personnellement, même si j'ai toujours été fasciné par le travail de Balthasar, j'avoue que là dessus, je rejoins encore Rahner dans son analyse... Mais ce serait préjugé de la suite de la lecture...
La notion du Dieu vengeur continue de me déplaire. Je préfère celle d'un Fils de Dieu qui aime envers et contre tout...
Mais le "pour nous" interpelle et mérite que l'on avance dans la lecture...
(1) Balthasar, ibid p.249
(2) ibid p. 251
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