Hans Urs von Balthasar présente la sotériologie dramatique selon cinq thèses :
1) La livraison du Fils par le Père pour le salut du monde
2) L'échange entre celui qui est sans péché et les pécheurs (repris par les Pères)
3) La Libération de l'homme qui en est le fruit, comme un rachat, une rédemption
4) L'entrée dans la vie trinitaire
5) De telle sorte que la somme de ces points révèle une initiative de l'amour de Dieu (1)
Cette vision multiple élargit de fait mon point de vue. Comme il le dit d'ailleurs, si les hommes n'avaient que la seule initiative de la mort du Christ, tandis que Dieu restait toujours aimant et pardonnant (Karl Rahner), Dieu aurait seulement le rôle d'un spectateur et cela enlèverait l'importance de la livraison du Fils. (2)
Peut-être qu'il faut s'ouvrir à cette vision, non pas comme l'expression d'un Père qui veut la mort du Fils, mais d'une dimension trinitaire où l'un et l'autre font mouvement pour le salut du monde et dans ce sens entre dans la symphonie d'un désir d'amour et d'une obéissance... (Le thème de l'obéissance sera longuement développé dans notre analyse à venir du tome 4 de la Dramatique Divine...).
Dans cette dynamique, la parabole des vignerons est éclairante... Il n'ont pas voulu entendre les prophètes alors j'ai dit : "Voici mon Fils"... Et tu n'as pas voulu de sacrifice, alors j'ai dit : "Me voici"... N'est-ce pas la trace kénotique d'un dialogue trinitaire...
(1) H. Urs von Balthasar, Dramatique divine, III, p. 293
Balises : sotériologie Balthasar
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