Pour Urs von Balthasar, en Dieu "se trouve le point de départ de ce qui peut devenir souffrance". Il note à ce sujet l'imprudence du Père qui se donne (et donne tout ce qui lui appartient). Une imprudence qui mène à celle du Fils qui reçoit tout en acceptant de se laisser lui aussi prodiguer mais aussi à celle de l'Esprit qui en même temps lui est donné et se heurte à une liberté qui refuse de répondre à cette imprudence et la déforme en la prudence de celui qui veut prendre par lui même toute initiative. (1)
Peut-on dire que l'amour est imprudence et donc point de départ d'une souffrance possible ? N'est-ce pas là ce qui distingue d'une certaine manière l'éros de l'apapê, ce saut dans l'incertitude et dnas la confiance où l'on s'expose au non retour d'autrui... On peut entrevoir ici l'extrême imprudence de Dieu qui confie à nos mains le monde...
(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3 L'action, ibid p.303-304
Balises : Don, Agapê, Lévinas, Balthasar
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire