En face de Dieu, dans nos rapports les plus intimes avec lui, est-ce qu'un coeur qui écoute n'est pas cette meilleure part dont le Seigneur a dit qu'elle ne nous serait pas ôtée ? (...) Parle, ton serviteur écoute (1 S 3,9) : une attitude fondamentale de l'âme qui sait dans la foi que son Dieu veut entrer en communication directe avec elle. Elle reste ainsi à l'écoute de tous les appels de Dieu, de tous les souffles de l'Esprit. (...) Mais c'est seulement quand un profond silence enveloppe toutes choses que la Parole en nous se déclare. Donne-moi, Seigneur, un coeur qui écoute - car la Parole unique ne multiplie pas les paroles (cf. Mat 6,7). Lorsque le Seigneur (...) prend possession d'une âme, il ne crie pas, il n'élève pas la voix, mais il se tait dans son amour. (...) Il suffit d'écouter dans son coeur le silence de Dieu jusqu'à ce que notre coeur s'affine dans ce silence et que le Seigneur lui donne la sagesse (cf. Pr 2,6)... la sagesse, don qui transforme le silence en saveur nous fait goûter la saveur incréée, l'Esprit.
(...) N'est-ce pas ce qu'attendent obscurément de nous tous nos frères ? Les malades ont souvent plus besoin de cela que de remèdes (...) Un silence plein d'amour, qui entend avec charité la plainte de celui qui souffre, est souvent bien plus efficace que des paroles de consolation.
Soeur Jeanne d'Arc, o.p. Un Coeur qui écoute, Cerf 1966, p. 17-19, cité par Magnificat, Juin 2004
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