Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
20 septembre 2017
La danse trinitaire - 7ss - François Cassingena-Trévédy
"Nous sommes assistés (...) Nous assistons à l'Échange, à ces Trois qui Se passent et Se disent en nous ? Certes nous sommes habités, mais nous sommes aussi emportés ; emportés dans la circulation, dans le dynamisme vertigineux de l'Échange. Car si nous tenons de Dieu "la vie, le mouvement et l'être " (Actes 17, 28), c'est que Dieu est en lui-même non seulement la Vie et l'Existant, mais le Mouvement. (...) une mobilité vertigineuse, celle de la vie même (...) excès d'infini. Ce Mouvement, c'est l'intimité trinitaire elle-même, l'Échange vertigineux et infini du Père, du Fils et de l'Esprit ; en un mot, c'est la Circumincession des Personnes (...) la Dynamis (...) auquel nous n'assistons pas seulement, mais nous sommes emportés dans une Danse, un Mouvement dont la vitesse vertigineuse se mesure, si l'on peut dire en années-lumières" (1)
Le moine de Ligugé continue plus loin en parlant de systole - phase ascendante de ce "grand Mouvement dans lequel nous sommes emportés", mais évoque aussi une phase descendante, une diastole où le Père nous donne, nous confie au Fils, qui nous donne à l'Esprit. On a là le mouvement intérieur propre à Jean qui va de Jn 1 à 6,44, 10,29 puis à 17,26 jusqu'à cette interprétation d'Irénée qui voit dans le geste du bon samaritain celui du Fils qui donne l'homme souffrant à l'Esprit (2)
(1) François Cassingena-Trévédy, op. cit. p. 142
(2) Irénée de Lyon, AH III, 17, 3 SC 211 p.337 Cité par François Cassingena-Trévédy op. cit. p. 146
19 septembre 2017
Visible et invisible
18 septembre 2017
Le lieu-dit de Dieu
Et pourtant j'y retrouve, dit autrement, tout ce que j'ai décrit, à la suite de Hans Urs von Balthasar et des pères de l'Église sur la circumincession et la danse trinitaire.
Le tressaillement de l'homme priant n'est-il pas la rencontre ultime de l'homme et de Dieu ? N'est-ce pas ce chant des anges que perçoit Élie sur la montagne quand il parvient à faire silence et entendre son murmure (1 Rois 19) ?
Dire que l'homme priant est le temple où Dieu vient danser, c'est percevoir l'enjeu même de l'incarnation, de cette source intérieure d'où tout peu jaillir.
En parlant de "danse" les propos de François Cassingena-Trévédy ne font que confirmer mon intuition largement étalée dans ce blog (2). Il va même un cran plus loin en lui donnant une dimension montante et descendante. La danse auquel Dieu nous invite est bien trinitaire (3)
(1) François Cassingena-Trévédy, Pour toi quand tu pries, op. Cit. p. 141
(2) cf. aussi mon livre éponyme repris dans "sur les pas de Jean"
(3) FCT ibid. p. 142ss
17 septembre 2017
Le père en pleurs ? Luc 15
Il n'est pas d'usage de voir ou de montrer un père en larmes.
Excès de sensiblerie de penser aux pleurs du Père ?
Non, je ne crois pas.
Car si la parabole décrit bien un Père qui court vers son fils, elle traduit à sa manière l'au-delà de l'intensité de son amour tout en restant dans la discrétion.
Pouvons nous contempler les pleurs de notre Père à chaque fois que nos pas s'éloignent du chemin qu'il a discrètement tracé devant nous, par l'intermédiaire de cet Esprit semé en nous ?
Et si nous contemplions l'amour infini de Dieu comme un fleuve de larmes? Ces larmes versées devant l'humanité qui oublie l'amour du Père...
Nous serions alors, comme cet homme debout dans le fleuve. Petit et submergé...
16 septembre 2017
AbCbA
Et au centre, se trouve la phrase C, sommet du discours.
En lisant les pages de François Cassingena-Trévédy (1) sur le père et la prière qui se concentre sur l'ABBA j'entre-aperçois au centre, la déchirure du Père. Souffrance intérieure, kénose du Père au sens souligné par Hans Urs von Balthasar qui voit dans le silence de Dieu la place du Fils. L'ABBA que nous prions est déchiré dans un chiasme tragique pour qu'apparaisse le Christ. AbCbA et tout est dit, si le vent de l'Esprit nous ouvre au mystère.
Prier le Père par le Fils, c'est vivre dans la danse trinitaire, jusqu'à pouvoir dire avec Paul, "ce nest plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi". (Ga 2, 20)
(1) op. cit p. 132ss
15 septembre 2017
A l'ombre de la croix - Notre dame des douleurs
14 septembre 2017
Croix glorieuse, croix lumineuse
En ce jour de la Croix glorieuse, alors que l'Église nous donne à contempler la kénose (Ph. 2,7) et le signe élevé sur le monde (Nb 21 et Jn 3) regardons celui qui s'est anéanti pour notre salut.
13 septembre 2017
Coruscation
Alors le chemin qui a conduit Moïse d' Exode 3 à Exode 34 prend fin et notre visage peut rayonner de sa grâce (3)
(1) sainte Thérèse d'Avila, Le château intérieur, premières demeures, chap. 1, cité par François Cassingena-Trévédy, op. Cit. p. 112
(2) François Cassingena-Trévédy ibid. p. 118
(3) cf. Le chemin du désert et Dieu n'est pas violent, une lecture d'Exode.
12 septembre 2017
Dialogismois vs Dia-Logos
C'est tout le combat intérieur de la prière qui est en jeu.
Toutes ces pensées, doit-on les refouler, comme il le suggère, ou les mettre en lumière, les exposer à la lumineuse clarté du ressuscité qui seul peut nous permettre d'en déjouer les ruses ?
C'est le travail intérieur du "courant d'air", de la "brise", du "vent de l'Esprit".
Tâche impossible à l'homme seul, mais possible auprès de Dieu
(1) François Cassigena-Trévédy ibid. p. 104ss
10 septembre 2017
Comme cette eau se mêle au vin
"Comme cette eau se mêle au vin", puissions-nous, par l'effort de nos vies, être admis au mystère de sa danse eucharistique. Puisons donc aux puits où Dieu nous attends, allons remplir nos jarres (cf. Jn 3) de l'effort de nos vies, et laisser Dieu "diviniser ce que nous avons humanisé" (1).
Du geste du serviteur qui mêle l'eau de l'humanité au vin (qui nous attend comme le fleuve jaillissant du coeur du Christ) jusqu'à la présentation finale du corps et du sang, par le diacre, s'est ouvert la porte de Dieu au monde et l'eau vive du Mendiant d'amour jailli à nouveau de son sein transpercé, pour rejoindre dans une danse éternelle, l'humanité souffrante. Alors, en ayant creusé en nous le désir de recevoir son Corps, nous ouvrons en nos corps, la porte au vent de l'Esprit, jusqu'à ce que ce grand courant d'air balaye en nous toutes peurs et toutes adhérences au monde, et nous emporte enfin dans sa danse,
(1) François Varillon, Joie de vivre, joie de croire.
09 septembre 2017
Fuites et croix 2 - Hans Urs von Balthasar
L'enjeu est ici l'incarnation mais plus encore. Hans Urs von Balthasar affirme même qu'à la différence de toutes les religions le christianisme apporte sur la souffrance et la mort un autre regard : "la souffrance et la mort sont la preuve suprême que Dieu est amour"(2).
On conçoit qu'à partir d'ici puisse se dérouler une théologie de la croix qui dans toutes sa dimension anthropologique peut prendre sens. C'est là où Najila nous conduit... Une théologie qui s'orient sur la vie, sur l'homme souffrant, jusqu'à cette kénose du père devant la croix.
Najila nous mène aussi vers une contemplation de la double kénose (3), celle où le Christ et l'Esprit "danse" pour inviter l'homme à la danse.
(1) Hans Urs von Balthasar, A propos de mon œuvre, p. 100-101.
(2) Hans Urs von Balthasar Épilogue p. 25-26.
(3) Georges Njila Jibikilayi, ibid.
08 septembre 2017
Ouvre ta porte
Le Mendiant et le Courant d'air - François Cassigena-Trévédy
(1) François Cassigena-Trévédy, pour toi, quand tu pries, op. Cit. p. 98
(2) cf. dans la même ligne ma "danse trinitaire" in A genoux devant l'homme et mon roman : le mendiant et la brise, dont le titre est directement inspiré de cette citation
Agonisez pour entrer - Luc 13, 24
07 septembre 2017
Double fuite et médiation de la Croix
Il fonde ici un lieu de dialogue intéressant. À méditer.
(1) Georges Njila Jibikilayi, op. Cit p. 286ss
06 septembre 2017
Dynamique sacramentelle et pneumatologie dialogale
Il cite D. Mollat à propos des premiers chrétiens comme "cette communauté contagieuse parce qu'animée de la vie divine" en écho avec la "contagion du témoignage-langage" chez Hans Urs von Balthasar(2).
J'y vois un écho de ce que j'appelle de mon côté la dynamique sacramentelle. Mais l'intérêt de ses propos et de souligner justement ce qui est en jeu dans une dynamique de dialogue, à partir de ces fameux "spermata pneumatika" (p. 256) propre à toute culture et ici la culture africaine. L'incarnation en jeu ici est celle qui voit en tout homme la dynamique de vie et d'amour inscrite au coeur même de l'humanité que notre témoignage contagieux vient éclairer et stimuler, non comme des modèles mais dans la dynamique même d'un partage où tout homme est digne de révéler Dieu. L'enjeu n'est pas dans une évangélisation par le haut, mais bien dans une dynamique inductive qui ne nie pas la culture mais trouve en chacun l'œuvre de l'Esprit. C'est probablement là qu'il veut nous conduire en soulignant la faiblesse pneumatologique de l'approche théologique africaine et l'axe qu'il cherche à réveiller :
"L'inculturation n'est nullement une oeuvre d'autosatisfaction. Il ne serait pas utile d'amener l'évangile dans une culture sans aider celle-ci à s'épanouir" (3)
Il y a là pour moi une véritable pastorale d'engendrement au sens donné par Bacq/Theobald.
(1) Georges Njila Jibikilayi, La triple exégèse de la révélation chez Hans Urs von Balthasar, principe fondamentaux de la théologie du témoignage et implications théologiques sur le discours christologique africain, L'Harmattan, 2012, p.279
(2) Hans Urs von Balthasar, l'heure de l'Église, p. 24-25
(3) Georges Njila, ibid.
05 septembre 2017
De tressaillement en tressaillement -3 Diadoque de Photicé
Nous devons à Diadoque de Photicé, évêque du 5ème siècle, ce beau texte sur le don particulier fait à l'homme lors de son baptême (voir tag). Il nous alerte néanmoins sur ces failles qui cachent la lumière intérieure : "Des profondeurs mêmes de notre cœur nous sentons comme sourdre le désir divin, quand nous nous souvenons ardemment de Dieu. Mais alors les esprits mauvais sautent dans les sens corporels et s'y cachent, profitant du relâchement de la chair... Ainsi donc, notre entendement, selon le divin apôtre Paul, se réjouit toujours de la loi de l'Esprit (Rm 7,22). Mais les sens de la chair veulent se laisser emporter sur la pente des plaisirs... « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas reçue » (Jn 1,5)... : le Verbe de Dieu, la vraie lumière, a jugé bon de se manifester à la création dans sa propre chair, en allumant en nous la lumière de sa connaissance divine dans son incommensurable amour de l'homme. L'esprit du monde n'a pas reçu le dessein de Dieu, c'est-à-dire ne l'a pas connu... ; pourtant le merveilleux théologien, l'évangéliste Jean ajoute : « Il était la vraie lumière, qui éclaire tout homme venant dans le monde... Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l'a pas connu. Il est venu dans ce qui était à lui, et les siens ne l'ont pas reçu. Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (v.10-12)... Ce n'est pas de Satan que l'évangéliste dit qu'il n'a pas reçu la vraie lumière, car dès le commencement il lui est étranger puisqu'elle ne brille pas en lui. Mais il stigmatise justement par cette parole les hommes qui entendent les puissances et les merveilles de Dieu mais qui, à cause de leur cœur enténébré, ne veulent pas s'approcher de la lumière de sa connaissance." (1)
(1) Diadoque de Photicé, Cent chapitres sur la connaissance, 78-80, dans La Philocalie (trad. Bellefontaine 1987, t. 8, p. 159 rev.)
03 septembre 2017
De tressaillement en tressaillement - 2, de Jérémie à Augustin
Mais [ta Parole] était comme un feu brûlant dans mon cœur,
elle était enfermée dans mes os.
Je m'épuisais à la maîtriser,
sans y réussir. (Jr 20, 7-9)
Seigneur, mon Dieu !
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
j'ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
je crie de joie à l'ombre de tes ailes.
Mon âme s'attache à toi,
ta main droite me soutient."(Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9)
à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –,
en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu :
c'est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte.
Ne prenez pas pour modèle le monde présent,
mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser
pour discerner quelle est la volonté de Dieu :
ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire,
ce qui est parfait." (Rm 12, 1-2)
On peut alors entendre d'une manière nouvelle ce que le Christ nous demande, jusque dans notre coeur, au plus profond de notre corps, devenir des icônes vivantes du Christ crucifié, porter sa Croix comme l'étendard fragile d'un coeur qui tressaille pour son Dieu: « Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même " : "En ce temps-là,
souffrir beaucoup de la part des anciens,
des grands prêtres et des scribes,
être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches :
« Dieu t'en garde, Seigneur !
cela ne t'arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tu es pour moi une occasion de chute :
tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut marcher à ma suite,
qu'il renonce à lui-même,
qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra,
mais qui perd sa vie à cause de moi
la gardera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il
à gagner le monde entier,
si c'est au prix de sa vie ?
Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges
dans la gloire de son Père ;
alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
Tout le monde aime à s'élever en gloire, mais l'humilité est la marche à gravir pour y arriver. Pourquoi lèves-tu le pied plus haut que toi ? Tu veux donc tomber au lieu de monter ? Commence par cette marche : déjà elle te fait monter. Les deux disciples qui disaient : « Seigneur, accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume », ne prêtaient aucune attention à ce degré d'humilité. Ils visaient le sommet et ne voyaient pas la marche. Mais le Seigneur leur a montré la marche. Eh bien, qu'a-t-il répondu ? « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire (Mc 10,37-38) ? Vous qui désirez parvenir au faîte des honneurs, pouvez-vous boire le calice de l'humilité ? » Voilà pourquoi il ne s'est pas borné à dire d'une manière générale : « Qu'il renonce à lui-même et qu'il me suive », mais il a ajouté : « Qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ».
02 septembre 2017
Ferme ta porte
"Il faut avoir fermé la porte pour que l'orbe du regard divin embrasse notre coeur, pour que là, dans le rigoureux Ad intra, s'esquissent les premiers pas d'une danse sans témoins" (1)
Clin d'œil à nouveau que cette évocation de la danse. Comme ce bruit d'un fin silence qui n'est autre que le chant des anges qui nous invitent à une ronde.
(1) François Cassingena-Tréverdy, op. Cit. p. 78
La porte et le vase
Courir ensuite, l'amphore à la main, pour recueillir le précieux don.
Danser en suite, au clair de lune, dans la joie des noces éternelles.
(1) D'après François Cassingena-Tréverdy, ibid. p. 84ss
01 septembre 2017
Ascèse et danse
Mes lecteurs habitués souriront à l'évocation de la danse, tant elle est fréquente sous ma plume. Je suis heureux de trouver l'expression chez notre moine de Ligugé. La danse est ecclésiale...
(1) François Cassingena-Treverdy, ibid. p. 72
31 août 2017
Au coeur de l'homme -Saint Macaire
« Que l'âme rassemble ses pensées dispersées (...) comme si elle rassemblait des enfants qui folâtrent. Qu'elle les ramène à la maison de son corps, et qu'elle attende toujours le Seigneur dans le jeûne et l'amour, jusqu'à ce qu'il vienne et la recueillDéfrichez pour vous ce qui est en friche, ne semez pas dans les ronces !04 Soyez circoncis pour le Seigneur, enlevez le prépuce de votre cœur, gens de Juda et habitants de Jérusaleme véritablement... Si notre cœur ne s'enfle pas, si nous n'envoyons pas nos pensées pâturer dans les prés aux herbes folles du péché, mais si, au contraire, nous élevons notre esprit et conduisons nos pensées en présence du Seigneur par une fervente volonté, alors, dans son bon vouloir, le Seigneur viendra certainement en nous et nous unira vraiment à lui...
Empresse-toi donc de plaire au Seigneur, attends-le sans cesse dans ton cœur, cherche-le par tes pensées, incite ta volonté et tes sentiments à tendre à tout instant vers lui. Tu verras alors comme il vient à toi et comme il fait en toi sa demeure." (1)
Comme le précise Jérémie, il nous faut pour cela "défrichez ce qui est en friche, (...) être circoncis pour le Seigneur, enlevez le prépuce de notre cœur" (Jérémie 4, 3-4)
L'enjeu est de creuser en nous ce désir, pour faire de notre corps le temple de son corps, pour devenir les instruments de son amour et danser la danse trinitaire.
(1) Attribué à Saint Macaire d'Égypte, Homélie 31 ; PG 34, 728 (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 24), source : Évangile au quotidien
30 août 2017
Beauté intérieure et tressaillement - Saint Grégoire de Nysse
29 août 2017
Tressaillement et splendeur
entrer dans la transe trinitaire, prélude à la danse des anges.
"Ne savez vous pas que votre corps est un temple ?" (1 Co 3, 16).
En entrant dans notre corps nous reconcilions ce pour quoi nous avons été créé.
(1) cf. François Cassinga-Trévédy, Pour toi quand tu prie, op. Cit. p. 65
(2) Maxime le Confesseur, Mystagogie, 6, PG 91, 684
28 août 2017
Distance et proximité divine -Saint Augustin d'Hippone
26 août 2017
Les deux humilités
« Qui s'abaissera sera élevé ». Mt 23, 12
Le texte d'aujourd'hui nous invite à l'humilité. Mais celle-ci n'est pas accessible par notre seule volonté. Elle exige un déplacement intérieur où notre triple tentation de pouvoir, de vouloir et d'avoir doit se laisser mettre de côté en remettant Dieu au centre. Chemin de désert que ce pas de côté pour accéder aux dénuements de nos désirs humains et vivre pour autrui et auprès de Dieu (cf. Mt 19).
Écoutons et contemplons sur ce chemin la voie d'Isaac le Syrien :"Il y a une humilité qui vient de la crainte de Dieu, et il y a une humilité qui vient de Dieu lui-même. Il y a celui qui est humble parce qu'il craint Dieu, et il y a celui qui est humble parce qu'il connaît la joie. L'un, celui qui est humble parce qu'il craint Dieu, reçoit la douceur dans son corps, l'équilibre des sens et un cœur brisé en tout temps. L'autre, celui qui est humble parce qu'il connaît la joie, reçoit une grande simplicité et un cœur dilaté que rien ne retient plus." (1)
Je suppose que la deuxième est plus encore le don de Dieu aux simples. Elle se trouve dans ces "fêlés pour Dieu" que l'Arche côtoient avec tendresse.
(1) Isaac le Syrien, Discours 58, 1ère série (trad. Touraille, DDB 1981, p. 313, cité par Évangile au quotidien.
21 août 2017
Les psaumes comme don de Dieu - Divino Afflatu - Saint Pie X
(2) cf. Chemins de priere et Lire l'Ancien Testament, tome 3
(3) Saint Pie X, Divino Afflatu, par. 1 et 2, 1911, source AELF et https://w2.vatican.va/content/pius-x/la/apost_constitutions/documents/hf_p-x_apc_19111101_divino-afflatu.html
18 août 2017
Des grandes eaux à la source : l'entonnoir ?
C'est un fleuve immense qui se cache derrière la source fragile (cf Ez 47, 1).
Tout cela est comparable à un grand entonnoir qui de l'abondance des dons ne conserve que l'essentiel.
Tenons nous, comme l'évoque Bonaventure, debout, l'amphore à la main pour recueillir le don de Dieu.
Venons nous abreuver à la source.
15 août 2017
De tressaillement en tressaillement - Assomption
Ce que Marie a vécu dans sa chair préfigure des déplacements qui nous attendent jusqu'à l'espérance de la résurrection.
En cela, Marie est mère de l'Église.
Si Dieu a habité et traversé sa chair dans la douleur, c'est pour ouvrir en nous le sillon du Verbe.
14 août 2017
Instruments de la grâce - Saint Maximilien Kolbe
Si Dieu se manifeste en nous dans un tressaillement ineffable, c'est pour nous conduire à sa manière vers la prise de conscience progressive que les pas de Dieu vers l'homme ne sont qu'une invitation à danser les pas de Dieu.
Le chemin ultime est de percevoir, à l'image du dialogue de Pierre en Jn 21, que notre amour n'est que philen face à l'agape et que la ceinture que notre Seigneur prépare pour nous est le joug facile à porter de l'amour véritable, celui où Dieu nous conduit pour manifester sa grâce et in fine sa gloire.
Nous sommes les signes imparfaits du don parfait.
" Si nous nous consacrons à Dieu, nous devenons entre ses mains des instruments de la miséricorde divine, tout comme elle-même entre les mains de Dieu. Laissons-nous donc diriger par elle, laissons-nous conduire par sa main, soyons sous sa conduite tranquilles et confiants : elle s’occupera de tout pour nous, elle pourvoira à tout, elle subviendra promptement aux besoins du corps et de l’âme, elle écartera elle-même les difficultés et les angoisses." (1)
(1) Saint Maximilien Kolbe, lettre, source AELF
11 août 2017
Nom, gloire, sainteté et grâce - circumincession
Balthasar reprend deux fois dans deux pages consécutives le terme de circumincession à propos du lien entre sainteté et gloire (p. 60) et du nom et de la gloire (p. 61). Ce terme de Circumincession dont l'origine remonte, comme la démontré Emmanuel Durand, aux pères de l'Église, recouvre un concept que j'ai traduit comme une "danse trinitaire" dans un livre éponyme.
Pourquoi parler de danse à partir de sainteté, de gloire et de nom ? Probablement parce que la sainteté touche au Fils, la Gloire au Père et le nom à l'Esprit, en tant que révélation de la nature de Dieu dans l'histoire du peuple de Dieu, au gré des théophanies de l'Ancien Testament. Il y aurait un lien et une danse entre ces manifestations de Dieu, qu'elles soient visibles ou cachées, révélées ou implicites. Dans ces dynamiques se révèlent la dynamique divine : "La grâce consistant à pouvoir connaître le nom de son Dieu, Israël la comprenait comme un gage de la présence de ce Dieu, un peu comme un sacrement, comme la présence eucharistique du Christ dans la Nouvelle Alliance" (1).
La danse de Dieu vers l'homme s'est faite dans cette pédagogie divine de la révélation vétéro-testamentaire où Dieu se dit et se cache, se manifeste et se retire pour préparer la venue oxymorique d'une gloire souffrante et sainte. Les pas de l'AT se déchiffre dans le langage de la Croix.
Et pour autant il serait faut de parler uniquement de silence, tant la Gloire de Dieu se manifeste déjà par bien des manières à l'homme qui ne passe à côté des révélations de la grâce divine qu'en raison de son aveuglement. "Tu étais là et je ne le savais pas" (2)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et La Croix, 3 Théologie, Ancienne Alliance, p. 61
(2) Augustin d'Hippone, Confessions, chap. VIII