Intéressante analyse de Charbel Maalouf sur la lecture de Platon par les pères de l'Église(1). Il y fait allusion à l'article de R. Arnou(2) qui note la difficulté d'une analyse objective des rapports entre platonisme et théologie aux premiers siècles (qu'il s'agisse de Platon ou de ses dérivés comme Philon, Plutarque et Plotin...).
L'éclectisme est pour lui développé, comme le syncrétisme religieux. Faut-il sans méfier. L'idée de Justin déjà citée plus haut des "semences du verbe" est là pour nous rappeler que Dieu prend des voies diverses pour nous ramener à lui.
Justin, poursuit-il, souligne que les révélations païennes sont partielles et que nous seuls avons eu la plénitude : "Tout le Verbe dans le Christ" (3)
Là où les choses deviennent intéressantes, c'est quand Maalouf fait entrer la critique d'Harnaak et sa thèse historico-critique sur la perversion grecque du christianisme en particulier chez Grégoire de Nysse, avant de souligner, à l'inverse l'apport du Capadocien sur une lecture dépouillée de la philosophie grecque. N'est-ce pas la l'enjeu : une interpellation du monde et un "travail de retranchement pour retrouver le fruit positif de la philosophie" (4)
Un travail qui est celui d'un véritable dialogue...
(1) Perspectives et réflexions, op. Cit p. 61
(2) R. Arnou, Platonisme des Pères, Dictionnaire de théologie catholique Paris Letouzey et Ané, t. XII col. 2259
(3) Apologie 10, op. Cit. p. 331
(4) Charbel Maalouf ibid p. 71
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