Il semblerait que les balancements actuels entre visibilité et enfouissement ne datent pas d'aujourd'hui. Entendre Mounier évoquer en 1948 qu'il y a 20 ans « le grand souci des jeunes chrétiens était de se manifester et de conquérir (« Vous êtes chrétiens et cela doit se voir ») » interroge. Je préfère personnellement sa deuxième version, plus inductive : « Vous êtes chrétiens, ça doit se percevoir, mais ça ne doit pas se voir (...) Être chrétien, c'est peut-être s'effacer sous une certaine transparence plus que s'efforcer à trop d'évidence. Se prêter difficilement à laisser agir en soi un Être plus qu'en ses nom et place »(1)
On est là bien sûr au cœur d'un conflit très profond digne de celui de Jn 8 entre les défenseurs de la loi gravée sur le roc et les traits dans le sable de Jésus. Pharisaïsme ou Présence intérieure ? Drapeaux et étendards ou contagion de l'amour ?
La foi ne s'impose pas. Elle est don de Dieu.
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 98
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