« Ou bien [l'Église] se pense comme une société religieuse qui a des œuvres envers les « autres » démunis ou incroyants, ou bien la présence des autres la transperce en son cœur. » (1)
L'enjeu est là souligne Mgr Albert Rouet. Qu'elle est la différence ? Elle est une question de hauteur. Soit l'autre est contemplé de haut, soit il devient le centre : « c'est à moi que vous l'avez fait » (Mat 25). Non pas par devoir, mais comme nous l'avons souligné sur les pas de Mounier parce que l'autre doit devenir premier, sens, centre de nos vies.
« Pour avoir des œuvres, point besoin de diacres. Mais si ces « autres » pénètrent le centre et pour qu'ils y arrivent, des diacres deviennent nécessaires. C'est toute la différence entre assistanat et présence » (2)
La diaconie se joue là. Dans cette inversion qui dépasse la simple pitié pour devenir kénose, à la suite du Christ, c'est à dire pour entrer dans la prise de conscience que l'Eglise est Corps où chacun devient essentiel. Ce n'est pas mon salut que je vise, mais la construction eschatologique du grand Corps, du Royaume.
La fonction du diacre ne peut être cléricale. Elle est bien au contraire une chance de remettre la kénose au centre de sa dynamique sacramentelle. Le diacre est le signe que la diaconie est centrale, essentielle et constitutive de la dimension kénotique de l'Eglise tout entière, il devient le bras visible de cette dimension particulière.
(1) Mgr Albert Rouet, diacres une Église en tenue de service, Paris, Mediaspaul, 2016, p. 49
(2) ibid.
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