20 avril 2019

Homélie de la veillée pascale.

Première ébauche

La Parole en silence
se consume pour nous.
L'espoir du monde
a parcouru sa route.
Voici l'heure où la vie
retourne à la source (1)
« Les ténèbres ne sont point ténèbres devant toi ; la nuit comme le jour illumine » (Ps 138,12)
« Nous les mortels, nous devons dormir pour réparer nos forces et donc interrompre notre vie par cette image de la mort, qui nous laisse au moins des bribes de vie. Ainsi, tous ceux qui veillent dans la chasteté, l'innocence et la ferveur se préparent sans nul doute à la vie des anges ; contre ce fardeau de mort, ils trouvent grâce dans l'éternité... Maintenant, mes frères, écoutez les quelques mots que je vais dire sur la veille que nous accomplissons cette nuit...
Notre Seigneur Jésus Christ est ressuscité d'entre les morts le troisième jour : nul chrétien n'a de doute là-dessus. Les saints évangiles attestent que l'événement s'est produit en cette nuit... Ce n'est pas de la lumière aux ténèbres mais des ténèbres à la lumière que nous nous efforçons de monter. L'apôtre Paul nous y engage : « La nuit est bien avancée ; le jour est arrivé. Laissons là les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière » (Rm 13,12)... Nous veillons donc en cette nuit où le Seigneur est ressuscité et où il a commencé en sa propre chair la vie dont je vous parlais à l'instant, qui ne connaît ni mort ni sommeil. Et cette chair qu'il a relevée du tombeau ne mourra plus, et ne retombera plus sous la loi de la mort.
Les femmes qui l'aimaient sont venues à l'aube visiter son tombeau ; au lieu de trouver son corps, elles entendirent des anges leur annoncer la résurrection. Il est donc clair qu'il est ressuscité la nuit qui précédait cette aube. Ainsi, celui dont nous célébrons la résurrection en nos veilles prolongées, celui-là nous donnera de régner avec lui dans une vie sans fin. Et quand bien même, à l'heure où nous veillons, son corps soit encore dans la tombe et qu'il ne soit pas encore ressuscité, notre veille garderait tout son sens : car il a dormi pour que nous veillions, Lui qui est mort pour que nous vivions. »(2)
En effet, le rideau s’est déchiré. Ce qui cachait Dieu s’est dévoilé.
Après ces quarante jours dans les ténèbres entrons dans la lumière...
Nos yeux ont encore du mal à croire l’impossible. Comme l’aveugle guéri par Jésus, comme les pèlerins d’Emmaus, comme Pierre au tombeau laissons Dieu nous travailler de l’intérieur.
Oui l’amour de Dieu n’est pas un rêve. L’Amour a gagné
Le Jour va surgir du tombeau.
Il est là dans l’espérance qui nous conduit sur le chemin
Il est là dans la foi qui nous fait avancer ensemble au delà de nos peurs.
Il est là à chaque fois que l’Amour embrase notre cœur.
Il est là dans cette grâce qui nous rend libre....
Comme Madeleine au tombeau écoutons le parler à notre cœur.

Dieu est ressuscité.
Il a vaincu la mort.
Il est descendu au plus bas, chercher Adam dans la nuit, relever Ève des profondeurs.

Il est le chemin, la vérité et la vie.
(1) Hymne de l’office des lectures source AELF 
(2) Saint Augustin, 2e Homélie pour la Nuit Sainte, Guelferbytanus 5; PLS 2,549-522 ; cf. Homélie 221 (trad. Coll. Icthus 10, p. 199s)



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