Je découvre ce petit bijou de Louis Bouyer dans sa réédition chez Ad Solem préfacé par mon ami Jean Duchesne.
Une étonnante prise de distance vis à vis des problématiques actuelles et une ode très respectueuse de la féminité dans sa transcendance et son lien au divin.
Le style est ancien (1976), mais garde sa pertinence si l'on veut bien prendre le temps de méditer le sens de la maternité et de la virginité à l'aune de la réceptivité et du don.
Petit verbatim qui n'est pas dénoué d'humour:
"La femme est comme naturellement religieuse, alors que l'homme doit le devenir et, chose plus difficile encore, le rester par un effort toujours à poursuivre, voire à reprendre. Un rabbin m'expliquait naguère, avec un humour non dénoué de sens, que la loi juive prescrive à l'homme ses obligations religieuses, alors qu'elle n'impose rien de défini à la femme, en observant que cela, loin de supposer quelque supériorité de l'homme, implique bien au contraire qu'il ne servirait pas Dieu si celui-ci ne prenait pas la peine de le lui rappeler sans cesse, alors que la femme n'a pas besoin qu'on le lui dise."(1)
L'auteur précise que la femme n'a pas de mérite. C'est en effet propre à sa nature. On pourrait en effet ajouter qu'elle a un accès à la dynamique du don de Dieu tout particulier. Cela creuse en elle, pour moi, une réceptivité toute particulière alors que l'homme n'a pas souvent cette clé de lecture. C'est la femme qui l'ouvre peut-être à ce regard, à cette dimension particulière.
Cela peut-être ce que signifie cette image bien mal comprise de la côte d'Adam. Ce manque, cette dépendance du féminin donne à l'homme accès à l'autre.
(1) Louis Bouyer, Mystèrev et ministère de la femme, Paris, Éditions ad Solem, 2019 p. 72
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