Pour Urs von Balthazar, il faut distinguer le grand vent hèbèl de ruah, le souffle de Dieu qui souffle où il veut.
Hèbèl est "sans poids et emporté à cause de sa pure légèreté. (...)
Le souffle de l'irréalité court au-devant de la mort et la description de la mort, qui s'approche avec l'arrêt des mouvements et des bruits de la vie, est bien le sommet du livre de Qohélet et l'un des sommets de toute la Bible (Qo 12, 3-8).
Mais (quand est comprise) la grande fin de la vanité (...), le souffle de l'Esprit de Dieu saisit le vent errant de la créature et lui fait apparaître cette vérité : de même que le "dieu des philosophes" était une abstraction pour un sage d'Israël, ainsi le sage en tant que philosophe est devenu une abstraction pour lui-même. (...)
Le Dieu vivant a "soumis à la vanité" sa propre image (Romains 8, 20), afin que celle-ci apprenne par expérience que la seule chose réelle et sans équivoque est la grâce par laquelle Dieu ouvre à sa créature un espace de vie.(1)
Une leçon mystique et théologique qui nous pousse à l'humilité.
(1) Hans Urs von Balthasar, La gloire et la croix, GC 3. Theologie Ancien Testament p. 124sq
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire