Miracle, intuition, sensation, détermination, logique, certitudes, dogmes, révélation.
La juxtaposition de ces termes traduisent ils l’ampleur de l’inconnaissable ?
En lisant Jean-Luc Marion (1) on perçoit tout l’enjeu de ces nuances entre ce qui vient de Dieu et ce qui est propre à l’homme, entre raison et révélation, psychologie et certitudes.
Face à ces « mouvements » une introspection est nécessaire ! Il nous faut discerner entre nature et surnaturel.
Suis-je en train d’inventer Dieu au sens décrit par Tomas Römer (2) ou m’est il révélé d’Ailleurs.
Comment Dieu me parle-t-il ?
Quels sont les traces de sa présence ?
Y suis-je à l’écoute ?
S’impose-t-il ?
Vient-il quand je l’appelle ou me surprend-t-il ?
Et pourquoi son silence, mes nuits ?(3)
Certains textes nous ouvrent à la question de cette présence particulière à côté de laquelle nous passons sans Le voir. Je repense notamment à ce poème d’Ademar de Barros qui conclut que Dieu nous porte dans ses bras (4) ou ce cri d’Augustin « tu étais là et je ne le savais pas » (5)
Passons-nous à côté de la Présence sans ouvrir notre porte intérieure à la brise…à ce que François Cassingena-Trévedy appelle avec humour le « courant d’air ». (6)
On rejoint la question que je posais récemment à propos d’Effata…
Écouter vraiment demande le silence… sentir sa présence demande de partir au désert…
Chemin du désert (7)
(1) D’ailleurs la Révélation, op.cit. pages 130-150
(2) cf. l’invention de Dieu, Seuil 2014-2017
(3) François Marxer, Au péril de la Nuit, Femmes mystiques du XXeme siècle, Paris, Cerf, 2017
(4) cf. ci dessous
(5) confessions VIII
(6) François Cassingena-Trévedy, pour toi quand tu pries…
(7) voir mon essai gratuit sur https://www.fnac.com/livre-numerique/a14819117/Claude-J-Heriard-Le-chemin-du-desert
« J'ai rêvé que je cheminais sur la plage en compagnie du Seigneur, et que, dans la toile de ma vie, se réfléchissaient tous les jours de ma vie. J'ai regardé en arrière, et j'ai vu qu'à ce jour où passait le film de ma vie surgissaient des traces sur le sable ; l'une était mienne, l'autre celle du Seigneur. Ainsi nous continuions à marcher jusqu'à ce que tous mes jours fussent achevés. Alors, je me suis arrêté, j'ai regardé en arrière. J'ai retrouvé alors qu'en certains endroits, il y avait seulement une empreinte de pied. Et ces lieux coïncidaient justement avec les jours les plus difficiles de ma vie, les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur et de plus grandes douleurs. J'ai donc interrogé : Seigneur, Tu as dit que Tu étais avec moi, tous les jours de ma vie, et j'ai accepté de vivre avec Toi. Mais, pourquoi m'as-Tu laissé seul, dans les pires moments de ma vie ? Et le Seigneur me répondit : Mon Fils, je t'aime, j'ai dit que je serai avec toi durant la promenade, et que je ne te laisserai pas une seule minute. Je ne t'ai pas abandonné : les jours où tu n'as vu qu'une trace sur le sable sont les jours où je t'ai porté ! Amen. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire