Le choix des textes que nous propose la liturgie d’aujourd’hui sur la Croix glorieuse est cornélien.
1. Soit nous optons pour le livre des Nombres qui nous conduit à une méditation sur le cycle mimétique de la violence qu’un serpent dressé vient guérir et suivons la piste de René Girard. Nous avançons alors sur le discernement tout intérieur de ce qui nous conduit à la violence et de ce qui peut nous en sauver.
2. Soit nous contemplons le don de Dieu dans la triple kénose :
- d’un Père qui donne un Fils et s’efface,
- d’un Fils qui se vide par amour
- et de la musique ténue de l’Esprit en nous… Danse trinitaire (1) ?
Dilemme ?
Non, il faudrait au contraire faire danser les deux, mesurer la distance entre le don de Dieu et notre petite amphore bien faible au milieu du fleuve (2) comme l’évoquait Bonaventure.
Je te reçois et je me donne à toi.
Ce n’est pas qu’un échange matrimonial mais la danse à laquelle Dieu nous invite.
Le don de Dieu précède toujours notre réponse.
Jn 3, proposé comme Évangile, récapitule les deux, mais la profondeur théologique qui se joue dans ces trois textes d’aujourd’hui est abyssale.
Elle est prélude à la contemplation de cette danse divine qui ne cesse d’engendrer des tressaillements intérieurs et de multiples interpellations (3)
(1) cf. mon livre éponyme gratuit sur fnac.com
(2) voir L’amphore et le fleuve
(3) cf, le rideau déchiré ou À genoux devant l’homme
Illustration : crypte de la cathédrale de Bayeux ?
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