Combien de pages ont été écrites sur ce texte.
Les partisans d’une écoute mystique et silencieuse surenchérissent pour vanter les mérites de Marie, celle qui s’arrête, non sans raison, pour se faire attentive à l’essentiel.
D’autres « disent que Marthe en faisait trop, qu’elle s’agitait pour fuir le réel.
Marthe est pourtant celle qui, selon Jean, fera, le jour de la mort de Lazare, une bien belle confession de foi. Il y a peut-être une tension à trouver entre l’excès de Marthe et l’essentiel que cherche Marie.
Ce n’est pas une invitation à l’oisiveté.
C’est une question qui interpelle notre attitude intérieure, celle qui faisant de nous des écoutants, nous permet de mieux agir, par la suite.
Si Marie a choisi la meilleure part, c’est peut-être qu’elle vivait les « jours de l’époux » (cf. Mc 2, 19)…Au-delà de la réhabilitation de Marthe par maître Eckhart, on peut trouver en effet, sous le prisme de l’analyse d’Heidegger[1], une certaine forme de dynamique qui justifie une contemplation permettant de penser le monde avant de se replonger dans l’agir et l’être-au-monde.
La contemplation est nécessaire pour échapper au seul faire qui ne nous permet plus, ni de penser, ni d’écouter. Seuls le silence et l’abandon, la descente de son agir et de son avoir, les mains vides, peuvent replacer l’être dans son agir. Il y a donc là une voie ténue et une tension[…] »
Extrait d’À genoux devant l’homme
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