Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
21 décembre 2007
Noël en toi...
"Le christ serait-il né mille fois à Bethléem, s'il ne naît pas en toi, c'est en vain qu'il est né"
Angelus Silésius
PS: Bonne naissance à tous.
Kénose
« La mort économique du Fils apparaît clairement comme la révélation dans le monde de la kénose intra-trinitaire, du renoncement à soi de l’amour du Père et du Fils – renoncement qui, comme nous l’avons montré, est la présupposition de la procession de l’Esprit d’amour absolu, non kénotique de Dieu. Le don de soi trinitaire-économique est le fondement de toute l’existence chrétienne. ». Comme le souligne Hans Urs von Balthasar, « La doctrine de la kénose est le spécifique du christianisme dit avec raison Théo Kobusch ». (1)
(1) in « Freiheit und Tod, dans ThQ 1984, 185-203 et p. 287, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 292
(1) in « Freiheit und Tod, dans ThQ 1984, 185-203 et p. 287, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 292
20 décembre 2007
Décentrement
Ainsi, pour Hans Urs von Balthasar, le « don suprême de Dieu, l’Esprit-Saint ne saurait être atteint autrement qu’à travers un renoncement radical – non à une chose mais au propre soi, et ici à la possession du Jésus saisissable, visible, expérimental ». (1)
C'est ce décentrement qui constitue le coeur de mon essai récent intitulé "Retire tes sandales !"
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.291
C'est ce décentrement qui constitue le coeur de mon essai récent intitulé "Retire tes sandales !"
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.291
19 décembre 2007
Emmaüs et Ascension
La disparition du Christ devant le regard des disciples d’Emmaüs est pour Hans Urs von Balthasar, « comme le commentaire de la promesse : C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » (Jn 6,63) ». Il cite à ce sujet saint Thomas qui utilise lui-même un passage de saint Augustin. « Le Christ ne voulut pas donner l’Esprit à ses disciples de son vivant, parce qu’ils n’étaient pas préparés. En effet, comme le Saint Esprit et un amour spirituel, il s’oppose à l’amour charnel. Or les disciples s’attachaient avec un certain amour charnel à l’humanité du Christ, ils ne s’étaient pas encore élevés à l’amour spirituel, il paraissait être un homme semblable à eux ». (1)
Je suppose que l'on peut lire la péricope de Marie Madeleine de la même manière. C'est en acceptant un décentrement de nos sens que nous pouvons être réceptifs d'autre chose. Complexe dans un contexte d'incarnation qui reste nécessaire...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.290
Je suppose que l'on peut lire la péricope de Marie Madeleine de la même manière. C'est en acceptant un décentrement de nos sens que nous pouvons être réceptifs d'autre chose. Complexe dans un contexte d'incarnation qui reste nécessaire...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.290
18 décembre 2007
Corps et Esprit
Pour Hans Urs von Balthasar, le Mystère consiste dans le fait que dans le don de l’Esprit le Fils ressuscité se donne également lui-même, comme le Fils qu’il est, parce que l’on peut dire tout aussi bien, à l’inverse, que dans le don de l’Esprit, le donateur est parfaitement présent ». C’est pourquoi, ajoute-t-il, «l’Esprit dans l’Église exigera toujours une corporéité parfaite et sera hostile à toute spiritualisation idéaliste » (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.287
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.287
16 décembre 2007
Dans sur - II
L’Esprit est dans et au dessus de l’Eglise. « Dans pour autant qu’il achève et conforme l’ordre des ministères inauguré par le Christ. Au dessus : pour autant que son ordre divin ; que nous ne pouvons embrasser du regard, ébranle toujours à nouveau l’ordre humain, se figurant lui-même, afin de le renouveler selon sa libre compréhension. (1)
A méditer
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.241
A méditer
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.241
14 décembre 2007
Obéissance et don
Le Père ne donne pas d’ordre au Fils (comme le veut le malentendu perpétuel concernant la doctrine anselmienne de l’incarnation). Comme le dit l’intuition profonde d’Adrienne von Speyr : « le Père demande en premier et il prie le Fils afin que celui-ci ait la joie d’exaucer » (1) Il n’y aurait pas commandement du Père dans un rapport maître esclave. Pour Hans Urs von Balthasar «les intentions du Père qui sont alors transmises au Fils, sont comme des commencements, des origines qui peuvent être requises par le Fils pour finir en actes ».
On notera là cette tendresse de Dieu qui révèle le prix de la liberté donnée à l’homme-Dieu. Et cet échange est garante et signe, à mon sens de notre propre liberté.
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 219
On notera là cette tendresse de Dieu qui révèle le prix de la liberté donnée à l’homme-Dieu. Et cet échange est garante et signe, à mon sens de notre propre liberté.
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 219
11 décembre 2007
Source
«L’autoprofération du Père dans le Fils (...) est suprêmement aimante et consentante. Or d’après Augustin, la Génératio Verbi elle-même contient déjà de l’amour car celle-ci est cum amor notitia. De la sorte, cette première procession en Dieu semble déjà contenir toute la circumincessio de la connaissance et de l’amour. Ainsi la mission du Fils par le Père dans le monde se fait elle aussi dans l’amour ».
Peut-on dire que l’Esprit est superflu ?
Non si l’on considère que la mission de l’Esprit dans le monde est d’après Hans Urs von Balthasar « par delà l’amour ici décrit du Père pour le Fils, même pour autant qu’il est la cause exemplaire du monde, peut-être même par delà même l’énoncé de Jn 3,16 « Dieu à tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (1)
Si l’on suit Hans Urs von Balthasar, il faudrait dire que son amour est plus débordant encore, et qu'il se manifeste dans l’Esprit qui telle une source chaude continue de jaillir du cœur de Dieu
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 214-215
Peut-on dire que l’Esprit est superflu ?
Non si l’on considère que la mission de l’Esprit dans le monde est d’après Hans Urs von Balthasar « par delà l’amour ici décrit du Père pour le Fils, même pour autant qu’il est la cause exemplaire du monde, peut-être même par delà même l’énoncé de Jn 3,16 « Dieu à tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (1)
Si l’on suit Hans Urs von Balthasar, il faudrait dire que son amour est plus débordant encore, et qu'il se manifeste dans l’Esprit qui telle une source chaude continue de jaillir du cœur de Dieu
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 214-215
09 décembre 2007
Figure et médiation
La figure du Fils se place au centre pour Hans Urs von Balthasar « parce que, maintenant à côté de l’esthétique, c’est la dramatique divine qui s’insère dans l’expérience chrétienne totale. Le combat, qui donne toute l’histoire du monde, entre le libre infini qui est le bien, et la liberté finie qui peut choisir entre le bien et le mal, se récapitule dans la croix et son « envers », la descente aux enfers. Et c’est dans cette concentration que devient finalement visible le troisième volet, la logique, en vertu de laquelle la figure de Jésus peut se désigner comme la vérité. (1)
Ces termes sont probablement un peu fort, mais donnent à réfléchir.
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.195
Ces termes sont probablement un peu fort, mais donnent à réfléchir.
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.195
08 décembre 2007
Image et ressemblance
La doctrine biblique de l’homme créé à l’image et la ressemblance précise pour Hans Urs von Balthasar que l’homme possède, dans son essence, une image non seulement du Fils, mais de la Trinité toute entière, donc aussi de l’Esprit Saint, ce sur quoi celui-ci doit s’appuyer. Et puisque l’oikonomia divine est intérieurement inséparable, il faut qu’il y ait à partir d’elle dans le monde, non seulement des logos spermatikoi*, mais également des spermata pneumatika**, de sorte que le domaine de l’Esprit, s’étende aussi loin que celui du Fils qui recouvre la création. (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.193
* Logo spermatikoi, germes du verbe, théorie qui remonte à Saint Justin et qui dit en substance qu'en tout homme, même non baptisé, réside une parcelle du verbe
** Germe de l'Esprit
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.193
* Logo spermatikoi, germes du verbe, théorie qui remonte à Saint Justin et qui dit en substance qu'en tout homme, même non baptisé, réside une parcelle du verbe
** Germe de l'Esprit
06 décembre 2007
Renversement des compétences.
Pour Hans Urs von Balthasar, l’Esprit avait envoyé le Fils dans le monde, maintenant c’est le Fils qui envoie l’Esprit dans le monde. L’un et l’autre sont pour ainsi dire pris dans un mouvement infini qui implique un échange permanent des rôles (1), le Père enveloppant tout dans ce mouvement.
Peut-on dire aussi qu’il y prend part ?
C’est pour moi l’élargissement du principe de taxis à une spirale kénotique éternelle. On atteint là encore le mystère même de l’amour trinitaire
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 167
Peut-on dire aussi qu’il y prend part ?
C’est pour moi l’élargissement du principe de taxis à une spirale kénotique éternelle. On atteint là encore le mystère même de l’amour trinitaire
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 167
05 décembre 2007
Abandon
« L’Esprit fut celui qui – en tant qu’Esprit d’Amour et en tant que garant objectif – faisait que l’union entre le Père et le Fils dans la figure de l’abandon fut supportée jusqu’à l’extrême par l’un et l’autre. » (1)
Cela ne fait qu’amplifier ce que je notais plus haut à partir du "dans sur".
L'abandon est à comprendre pour moi dans la kénose des personnes. Le Père donnant tout, le Fils abandonnant tout et l'Esprit supportant et médiatisant le tout ?
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.166
Cela ne fait qu’amplifier ce que je notais plus haut à partir du "dans sur".
L'abandon est à comprendre pour moi dans la kénose des personnes. Le Père donnant tout, le Fils abandonnant tout et l'Esprit supportant et médiatisant le tout ?
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.166
04 décembre 2007
Union trinitaire
« L’Esprit est le mouvement qui rend possible et que réussit cette disposition auprès du Père. L’Esprit fait que l’union hypostatique de la divinité et de l’humanité prend maintenant (sur la croix) une figure telle qu’elle fait apparaître jusqu’à l’extrême la différence entre Dieu et le pur homme. » (1)
« Le Père doit croître par le fait que le Fils dépose tout ce qui en lui est divin auprès du Père » (2)
Nous sommes plongés par là au cœur du mystère de la Trinité, comme un échange incessant entre le don de l’un et de l’autre et cette contemplation est porte du mystère. D’elle rayonne la lumière indicible du plan de Dieu sur l’homme.
(1) Adrienne von Speyr, Passion nach Matthaüs, Einsielden, Johannes Verlag, 1957, p. 154
(2) Adrienne von Speyr, ibid p. 153-154, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 166
« Le Père doit croître par le fait que le Fils dépose tout ce qui en lui est divin auprès du Père » (2)
Nous sommes plongés par là au cœur du mystère de la Trinité, comme un échange incessant entre le don de l’un et de l’autre et cette contemplation est porte du mystère. D’elle rayonne la lumière indicible du plan de Dieu sur l’homme.
(1) Adrienne von Speyr, Passion nach Matthaüs, Einsielden, Johannes Verlag, 1957, p. 154
(2) Adrienne von Speyr, ibid p. 153-154, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 166
01 décembre 2007
Dans sur
Nous faisons souvent l’erreur, au nom de la déréliction de considérer que la mort n’est pas trinitaire. Il ne faut pas oublier pour autant l’unité du dans-sur nous rappelle Hans Urs von Balthasar : « c’est au nom du Père que l’Esprit lui annonce la passion future, alors même que l’Esprit le ressent de l’intérieur de la conscience du Christ (qu’on pense ainsi aux « gémissements ineffables de l’Esprit » ) Rm 8, 26
Il y aurait donc une présence de l'Esprit au Sein du Christ en Croix, et celle de l'Esprit qui veillerait par sa présence, malgré le sentiment d'abandon, ressenti par le Christ, dans sa compassion vis à vis de toute l'humanité souffrante... Comme le rappelle Benoît XVi dans sa récente encyclique Spe Salvi, citant Bernard de Clairvaux, "Dieu ne peut pas souffrir, mais il peut compatir". La souffrance du Christ en croix est pour moi le signe de l'engagement trinitaire pour l'humanité.
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.166
Il y aurait donc une présence de l'Esprit au Sein du Christ en Croix, et celle de l'Esprit qui veillerait par sa présence, malgré le sentiment d'abandon, ressenti par le Christ, dans sa compassion vis à vis de toute l'humanité souffrante... Comme le rappelle Benoît XVi dans sa récente encyclique Spe Salvi, citant Bernard de Clairvaux, "Dieu ne peut pas souffrir, mais il peut compatir". La souffrance du Christ en croix est pour moi le signe de l'engagement trinitaire pour l'humanité.
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.166
27 novembre 2007
Les deux mains du Père
Pour Irénée le Fils et l’Esprit forment « les deux mains du Père » et c’est avec ces deux mains que le Père forme l’image, en disant à l’un et l’autre : « Faisons l’homme à l’image de Dieu ». (1) (...) ce n’est pas seulement l’esprit humain mais tout l’homme charnel qui fut façonné par les mains du Père, c'est à dire par le Fils et l’Esprit à l’image et la ressemblance de Dieu (V, 6,1) et ajoute-t-il si cet homme porte comme fruit la foi en Dieu, il « est introduit dans son grenier » (V, 28,4).
Cela rejoint ce que je disais plus haut sur l’excès d’amour du Père et les fruits qui continuent d’être créés par l’élan créateur de Dieu. A cela s’ajoute le fait que le Christ donne sa chair, c'est à dire toute sa personne au sens hébreu de « basar » et que cette chair est nourrie par le Sang (la vie de Dieu) dans son Eucharistie (...) révélateur de la tendresse de Dieu.
(1) Saint Irénée, Adv. Haer. IV Pr 4, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.159
Cela rejoint ce que je disais plus haut sur l’excès d’amour du Père et les fruits qui continuent d’être créés par l’élan créateur de Dieu. A cela s’ajoute le fait que le Christ donne sa chair, c'est à dire toute sa personne au sens hébreu de « basar » et que cette chair est nourrie par le Sang (la vie de Dieu) dans son Eucharistie (...) révélateur de la tendresse de Dieu.
(1) Saint Irénée, Adv. Haer. IV Pr 4, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.159
Inscription à :
Articles (Atom)