Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
18 juin 2015
Chemin de développement
Silence intérieur
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !
Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ? Soyez son cri, et vous aurez tout dit."
16 juin 2015
Dureté du coeur
Koinonia - la prière de tous
On trouve souvent chez Paul cette notion de Koinonia (1 Cor 10, 16) cet appel à la prière communautaire. En 1 Cor 11, 18-22 notamment, il insiste pour que nos assemblées ne doivent pas être des lieux d'égoïsme où on mange sans attendre les autres, où les riches sont repus alors que les esclaves se nourrissent des restes. Ses propos sont durs. "J'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a des scissions parmi vous, — et je le crois en partie; lors donc que vous vous réunissez ce n'est plus le repas du Seigneur que vous célébrez; car, à table, chacun commence par prendre son propre repas, en sorte que tels ont faim, tandis que d'autres se gorgent. N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? ou méprisez-vous l'Eglise de Dieu, et voulez-vous faire un affront à ceux qui n'ont rien?"
On retrouve un peu cela chez saint Cyprien (1) que nous donnait à lire le lectionaire d'hier : "Notre prière est publique et communautaire. Avant tout, le Christ, (...) n'a pas voulu que la prière soit individuelle et privée, comme si l'on ne priait que pour soi. Nous ne disons pas : « Mon Père, qui es aux cieux », ni : « Donne-moi aujourd'hui mon pain de ce jour». Chacun ne demande pas pour lui seul, que sa dette lui soit remise (...) Notre prière est publique et communautaire, et quand nous prions, ce n'est pas pour un seul, mais pour tout le peuple, car nous, le peuple entier, nous ne faisons qu'un." Une perspective intéressante.
(1) commentaire de saint Cyprien sur la prière de Notre Seigneur, source AELF.
14 juin 2015
Anne-Dauphine Julliand - Deux petits pas sur le sable mouillé
- "Deux petits pas sur le sable mouillé", Paris, Les Arènes, 2011
- "Une Journée particulière", Paris, Les Arènes, 2013
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Une lecture particulière pour une histoire particulière.
On ne peut rester indifférent au chemin de cette mère qui découvre que sa fille Thaïs va mourir, que sa deuxième enfant est aussi marquée par cette terrible leucodystrophie métachromatique.
Comme toute souffrance, on reste d'abord sans voix et puis progressivement on vibre en profonde empathie avec cette femme et son chemin plein d'espérance et plein de désir de vivre l'aujourd'hui, "d'ajouter de la vie aux jours"
Cela met bien sûr aussi à jour nos propres fragilités, nos propres souffrances, ce petit frère que j'ai aussi perdu et dont ma mère a fait aussi un étonnant témoignage, dans "L'enfant à coeur ouvert".
La souffrance est aussi chemin de vérité sur la vie, sur Dieu.
J'y trouve bien sûr un écho à mes deux essais sur la souffrance (1) qui restent bien sûr très théoriques par rapport à ce réel, ce vécu. Et pourtant, la même quête surgit.
Je ne peux souligner dans ce double texte qu'une phrase qui résume tout :
"La réponse à la souffrance, c'est l'amour" (2).
Il a fallu à Anne-Dauphine Julliand deux tomes pour distiller cette réponse, sur le bout des lèvres. Et cette progression dans la révélation est une voie qui me touche.
Saluons ce cheminement exceptionnel.
(1) voir notamment sous ce lien :
- Quelle espérance pour l'homme souffrant, Createspace, 2012
- Où es-tu mon Dieu, Souffrance et création, Createspace, 2015
et les romans qui y sont associés :
- Le collier de Blanche
- Le chant du large
- Les tisseuses de l'Avre
(2) "Une Journée particulière", op. cit. p. 195
Le chemin du désert - Un itinéraire spirituel
Cet essai, maintenant disponible sur Amazon/Kindle* reprend des pistes de recherche de l'Amphore et le Fleuve. A partir d'une manducation de Luc 4 et Mat 4 (les tentations du Christ) il cherche à établir une lecture narrative des grands épisodes de désert (Osée, Genèse, Exode, Nombres, 1 Rois 19...) et de tracer un itinéraire spirituel pour l'homme de notre temps.
A titre de résumé, on retrouve ce texte de Josué : "Les enfants d'Israël
marchèrent pendant quarante ans dans le désert jusqu'à ce (...) que Yahweh dit à Josué: «Ôte ta chaussure de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint.» (Josué, 5.6,15)
* Ce livre est vendu à prix coûtant et reste en téléchargement gratuit sur KDP, comme tous les publications récentes de l'auteur en théologie.
La graine de moutarde - Dynamique sacramentelle
13 juin 2015
Un véritable décentrement
Dans un sermon célèbre, repris aujourd'hui dans la liturgie des heures, saint Laurent Justiniien disait ainsi : "Heureuse, certes, l'âme de la bienheureuse Vierge : habitée par l'Esprit et par son enseignement, elle obéissait toujours et en toutes choses aux ordres du Verbe. Elle n'était pas guidée par son sentiment personnel, pas sa propre décision ; mais ce que la sagesse suggérait intérieurement à sa foi, elle l'accomplissait extérieurement pas son corps." (2)
eptant de devenir sans importance en lui-même, il pourra devenir vraiment important parce qu'il sera pour le Seigneur un lieu d'irruption dans ce monde" (4) En agissant in Persona Christi, en lui se substitue Celui pour qui il vit. La dynamique sacramentelle devient alors signe au delà du signe, creuset où le fleuve du Verbe prend son lit, pour arroser le monde, depuis le coeur blessé du Christ jusqu'aux confins de l'humanité.
Alors peut-on contempler la parole d'Isaïe, également donnée dans la liturgie d'aujourd'hui : "Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m'a vêtue des vêtements du salut, il m'a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations." (Isaïe 61, 10-11)
(4) ibid p. 318
12 juin 2015
Source du côté du Christ
"Du côté du Christ endormi sur la Croix, surgit l'Église" nous rappelle saint Bonaventure (1) en ajoutant que "la sagesse divine a bien voulu que la lance d'un soldat ouvre et transperce ce côté. Il en sortit du sang et de l'eau, et c'était le prix de notre salut qui s'écoulait ainsi. Jailli de sa source, c'est-à-dire du plus profond du cœur du Christ, il donne aux sacrements de l'Église le pouvoir de conférer la vie de la grâce et, à ceux qui ont déjà en eux la vie du Christ, il donne à boire de cette eau vive qui jaillit jusque dans la vie éternelle".
Nous retrouvons là l'essence même de ce que j'appelle la dynamique sacramentelle...
(1) in L'Arbre de vie, 29-30, 47 (trad. cf bréviaire Sacré Cœur et Orval) source AELF, office des lectures en la solennité du Sacré Coeur.
Oecumenisme du sang - pape François
Dans une belle méditation sur la Samaritaine et la soif du Christ qui est une "soif de rencontre" et de dialogue, le pape nous invitait à une unité qui "se fait sur le chemin, (...) en marchant"
« L’engagement commun à annoncer l’Évangile permet de dépasser toute forme de prosélytisme et la tentation de compétition », a-t-il souligné à Saint-Paul hors les murs le 25 janvier 2015. « Nous sommes tous au service de l’unique et même Évangile ! », a-t-il conclu, faisant de nouveau ressortir le fait que ceux qui persécutent aujourd’hui les chrétiens dans le monde ne distinguent pas l’Église à laquelle ils appartiennent. Ce que le pape François appelle « l’œcuménisme du sang ».
Cela souligne aussi pour moi cette inguérissable souffrance de la séparation. Pouvons nous continuer à déchirer la tunique unique au lieu de travailler sens à construire l'unité, dans et au seuil de nos églises.
09 juin 2015
Lumière du sacrement
Dynamique sacramentelle - suite - présence réelle
C'est une idée qui conduit à un déplacement par rapport à l'affirmation de l'Eucharistie comme sacrement central, non pour le nier mais pour le mettre en perspective. Cela conforte en effet cette idée de dynamique sacramentelle qui ne met pas l'acte au centre mais cherche à voir plus loin, cette réalité foncière de l'en Christo, de la koinonia (cf. Paul).
Le même Paul ne critiquait-il pas la manière dont les premiers chrétiens ne mangeaient pas ensemble au sein même de l'eucharistie (cf. 1 Cor 11, 21ss). Ce rappelle à l'ordre et à l'unité reste valable.
08 juin 2015
Pratique isolée, catéchèse et pastorale
Même s'il ajoute une ligne sur l'importance de rencontrer des chrétiens habités par leur foi, je le rejoins et met aussi des réserves sur son affirmation qui me semble trop idéaliste. Car pour moi la dynamique sacramentelle ne prend pas naissance nécessairement dans la seule catéchèse ou l'évangélisation. Il y a plusieurs portes d'entrée à une foi agissante (2) et je crois que l'important est de ne pas fermer la porte en chargeant trop la bête. Il nous faut apprendre à donner soif et les chemins de Dieu en l'homme sont innombrables.
(1) Kasper, Serviteur de la joie, op. cit. p. 92
(2) Je développe ce point dans "Pastorale du seuil"
07 juin 2015
Le bon pasteur
"Celui qui guide et qui a le courage de donner par la foi une direction claire et sûre (...) mais également celui qui réagit (...) avec compréhension, compassion et patience envers ceux qu'il rencontre (....) capable de dire la vérité dans la charité."
W. Kasper, serviteur de la joie, op. cit. p. 85
Sacrement source
je te prends dans mes mains, (...)
et tu deviens
la Nuée qui dissout les ténèbres.
Mendiant du feu,
je te prends dans mes mains, (...)
et tu deviens
l'Incendie qui embrase le monde.
Mendiant d'espoir,
je te prends dans mes mains (..)
et tu deviens
le Torrent d'une vie éternelle.
Mendiant de toi,
je te prends dans mes mains, (..)
et tu deviens
le Trésor pour la joie du prodigue.
Mendiant de Dieu,
je te prends dans mes mains ; (...)
et je deviens
l'Envoyé aux mendiants de la terre.
Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur ! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l'on ne nous propose plus, comme dans l'ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ? (...) Il est offert dans l'Église pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous. Enfin, personne n'est capable d'exprimer les délices de ce sacrement, puisqu'on y goûte la douceur spirituelle à sa source et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable, que le Christ a montré dans sa passion.
Il voulait que l'immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C'est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu'il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa passion, l'accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable." (1)