On se préoccupe trop de savoir si l'on est à la hauteur de la tâche. Le véritable décentrement, c'est de percevoir que l'on n'est ni homme, ni femme, ni juif, ni esclave mais bien " serviteur de l'homme, de la joie et du Verbe". (1)
Dans un sermon célèbre, repris aujourd'hui dans la liturgie des heures, saint Laurent Justiniien disait ainsi : "Heureuse, certes, l'âme de la bienheureuse Vierge : habitée par l'Esprit et par son enseignement, elle obéissait toujours et en toutes choses aux ordres du Verbe. Elle n'était pas guidée par son sentiment personnel, pas sa propre décision ; mais ce que la sagesse suggérait intérieurement à sa foi, elle l'accomplissait extérieurement pas son corps." (2)
De même le prêtre soulignait Joseph Ratzinger n'a pas besoin d'ajouter quelque chose de personnel à sa liturgie : "Dans la réalisation concrète du service ecclésial, [il doit] se livrer totalement à l'inclusion dans le Christ; non pas construire un être à côté de lui, mais seulement en lui ; et permettre ainsi que devienne enfin réalité cette exclusivité qui ne détruit pas mais libère toute chose en la faisant entrer dans sa propre immensité" (3). Alors peut importe sa nature. "Cela donne aux paroles d'un prédicateur, fut-il minable, le poids des siècles" et cela inclut la liturgie, "si démunie soit-elle" dans une dynamique qui la dépasse. "En acc
eptant de devenir sans importance en lui-même, il pourra devenir vraiment important parce qu'il sera pour le Seigneur un lieu d'irruption dans ce monde" (4) En agissant in Persona Christi, en lui se substitue Celui pour qui il vit. La dynamique sacramentelle devient alors signe au delà du signe, creuset où le fleuve du Verbe prend son lit, pour arroser le monde, depuis le coeur blessé du Christ jusqu'aux confins de l'humanité.
Alors peut-on contempler la parole d'Isaïe, également donnée dans la liturgie d'aujourd'hui : "Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m'a vêtue des vêtements du salut, il m'a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations." (Isaïe 61, 10-11)
eptant de devenir sans importance en lui-même, il pourra devenir vraiment important parce qu'il sera pour le Seigneur un lieu d'irruption dans ce monde" (4) En agissant in Persona Christi, en lui se substitue Celui pour qui il vit. La dynamique sacramentelle devient alors signe au delà du signe, creuset où le fleuve du Verbe prend son lit, pour arroser le monde, depuis le coeur blessé du Christ jusqu'aux confins de l'humanité.
Alors peut-on contempler la parole d'Isaïe, également donnée dans la liturgie d'aujourd'hui : "Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m'a vêtue des vêtements du salut, il m'a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations." (Isaïe 61, 10-11)
(1) cf. Claude Hériard, Serviteur de l'homme, kénose et diaconie mais aussi Walter Kasper, Serviteur de la joie, op. cit.
(2) saint Laurent Justinien, source AELF, bréviaire du 12 juin
(3) J. Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, Paris, Téqui, 1982, p. 315
(4) ibid p. 318
(4) ibid p. 318
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