Un commentaire de Phi.L. sur un billet du 14 janvier m'interpelle. On a tendance souvent à réduire l'humanité de Jésus à celle d'un sur-homme en mélangeant son humanité et sa divinité. Or il y a pour moi, si je comprends bien le Symbole des Apôtres, véritable humanité en tout excepté le pêché.
En cela, la peur de Jésus peut-être conçue comme signe d'une humanité véritable. Parce qu'elle traverse notre vie comme bien d'autres émotions, la peur est lieu d'humanité. Or le Christ a choisi d'assumer cette humanité jusqu'au bout... Il me semble que l'affirmation de Lytta Basset dans Moi je ne juges personne, d'une peur de Jésus dans l'épisode de la femme adultère est cohérente avec celle qu'il a du traverser avec Géthsémani et qui s'exprime dans "le Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne." Luc 22,42
Que cette peur soit déposée au pied du Père et qu'il recoive en échange le don "théologal" de l'espérance est signe de cette double kénose où le Christ vient habiter toute notre chair (au sens le plus large du mot hébreu basar) et nous permet de déposer à notre tour nos peurs pour "Avancer en eau profonde".
L'incarnation passe par la faim, le doute et la peur mais la dépasse, la transcende par ce décentrement du Fils qui par la prière laisse le Père habiter ces émotions humaines et en cela les transcendent...
PS : Pour intervenir sur ce blogue, voir les commentaires techniques du 28 février...
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