Mes lecteurs réguliers savent combien j'attache de l'importance au thème de la kénose (cf. notamment ma dernière allusion chez Bonhoeffer). Voici un petit texte découvert chez saint Grégoire de Nysse, moine et évêque (335-395) qui me semble utile à citer dans cette direction :
  "Le
 fait que Dieu, qui est tout-puissant, ait été capable de s’abaisser 
jusqu’à l’humilité de la condition humaine constitue une preuve plus 
grande de sa puissance que l’éclat et le caractère surnaturel des 
miracles. En effet, quand la puissance divine accomplit une action d’une
 grandeur sublime, c’est, en quelque sorte, conforme et approprié à la 
nature de Dieu… Par contre, que Dieu soit descendu jusqu’à notre 
bassesse est, en quelque sorte, l’expression d’une puissance 
surabondante qui n’est pas du tout entravée par ce qui est à l’opposé de
 sa nature…       Ni l’étendue des cieux, ni l’éclat des astres, ni 
l’ordonnance de l’univers, ni l’harmonie des choses créées ne révèlent 
la puissance magnifique de Dieu autant que son indulgence qui l’amène à 
s’abaisser jusqu’à la faiblesse de notre nature… La bonté, la sagesse, 
la justice et la puissance de Dieu se révèlent dans ses desseins en 
notre faveur : la bonté dans la volonté de « sauver celui qui était 
perdu » (Lc 19,10) ; la sagesse et la justice dans sa manière de nous 
sauver ; la puissance dans le fait que le Christ est « devenu semblable 
aux hommes » (Ph 2,7-8) et s’est conformé à l’humilité de notre nature. "
A contempler.
Source : Le Discours catéchétique, 23-26 ; SC 453 (trad. SC p. 253 rev.)