Il faut relire ce passage sur la bonté (1) écrit par Madeleine Delbrel en 1959 pour la lente progression qui s'opère dans son discours sur le lien entre charité chrétienne et bonté. Elle commence son apologie par une exhortation pour finir par un exemple. Elle raconte comment un soir sous la pluie à l'étranger, n'ayant plus assez pour acheter autre chose que des crudités avant son train, en pleurs, elle se réfugie dans un café. Mangeant son plat lentement elle est soudain entourée par une main charitable qui lui dit "vous café, moi donner". A elle, l'étrangère, ce geste est ce Jean-Luc Marion appellerait probablement le don véritable, l'acte gratuit, qui "ne cherche pas son intérêt" (1 Cor 13).
Elle nous traduit ainsi mieux que tout discours ce qui relève de la bonté véritable. A nous de faire résonner ce qui dans nos vie a été reçu et ce que nous pouvons donner.
(1) Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, p. 151-158
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