Le risque en effet est de se "vautrer"(Amos 6,7) dans le Même, de s'y autojustifier par des œuvres qui endorment notre culpabilité alors que le cri résonne à nos oreilles sans réveil.
"Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu'il est nu. Ne l'honore pas ici, dans l'église, par des tissus de soie tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : « Ceci est mon corps » (Mt 26,26), et qui l'a réalisé en le disant, c'est lui qui a dit : « Vous m'avez vu avoir faim, et vous ne m'avez pas donné à manger » et aussi : « Chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait » (Mt 25,42.45). Ici le corps du Christ n'a pas besoin de vêtements, mais d'âmes pures ; là-bas il a besoin de beaucoup de sollicitude... Dieu n'a pas besoin de vases d'or mais d'âmes qui soient en or. (...) Pense qu'il s'agit aussi du Christ, lorsqu'il s'en va, errant, étranger, sans abri ; et toi, qui as omis de l'accueillir, tu embellis le pavé, les murs et les chapiteaux des colonnes, tu attaches les lampes par des chaînes d'argent ; mais lui, tu ne veux même pas voir qu'il est enchaîné dans une prison. Je ne dis pas cela pour t'empêcher de faire de telles générosités, mais je t'exhorte à les accompagner lorsque tu ornes l'église n'oublie pas ton frère en détresse, car il est un temple et de tous le plus précieux". (1)
(1) Saint Jean Chrysostome, Homélies sur l'évangile de Matthieu, n°50, 3-4 (trad. bréviaire)
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