Intéressante thèse de Hans Urs von Balthasar sur la tragédie grecque que je vous livre a brut : "C'est dans la souffrance que la vérité éclate (...) celle qui met a nu l'homme dans sa déréliction, le démasque violemment et l'humilie. (...) La souffrance n'est pas niée (...) fuie, tout au contraire c'est au plus profond de la douleur que passe le chemin menant de l'homme a Dieu, et que se révèle la vérité profonde de l´être. Inconnu des philosophes, cet héroïsme d'un coeur sans defense conduit directement au Christ(1).
Plus loin(2), il précise a propos dr Prométhée et d'Oedipe roi que l'homme y apparait dans sa nudité et que c'est "ce dévoilement qui constitue l'événement de la tragédie" On découvre ainsi que "la tragédie est liturgie en ce sens quelle est au service de Dieu qui se révèle, de son Epiphanie(3)".
"De quel côté que l'homme se tourne, il souffre, et qu'il accuse les dieux est encore un visage de sa souffrance : dans tous les cas en effet, au dessus de l'homme pris au filet, tombe dans le malheur extreme, Dieu surgit, tel le fruit mûr sortant de sa coque éclatée".
On n'est pas loin, à mon avis, de ce que cherche a dire Marc 15,8 dans son déchirement du voile.
Il nest pas étonnant alors que Hans Urs von Balthasar évoque dans ce cadre le lien intrinsèque entre cette "plénitude mythique et le "fait sacramentel" (4) qui le dépasse, car il s'agit bien de la même dynamique.
Pour rejoindre ma "dynamique sacramentelle", mais aussi la théologie de JB Metz, l'intérêt est que ce qui se dévoile là n'est pas de l'ordre du parfait, mais d'un chemin douloureux.
(1) GC6 p. 83
(2) p. 84
(3) il cite ici W.F. Otto, Ursprung der Tragédie. Aeschylos, dans Das wort der Antike, 1962, p. 175-179
(4) GC6 p. 85
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