Une distinction intéressante chez Anselme appelle à la réflexion. Ce n'est pas "la joie de Dieu qui entrera dans le coeur humain, mais les cœurs bienheureux qui entreront dans la joie toujours plus grande de Dieu" (1). Où est la différence ? Elle est probablement de même ordre que toute mystique qui ne constitue pas une inhabitation de Dieu en l'homme mais bien une dynamique qui nous conduit à construire la demeure de Dieu. J'ai déjà souvent commenté cette idée de "custode" chez Theilhard de Chardin, de ce Christ qui vient en nous, dans l'écrin et le temple que nous constituons pour Dieu, mais qui se garde bien d'y rester, s'échappe aussitôt pour nous tirer plus loin, vers la cathédrale des vivants. "Vous aussi, [soyez] les éléments d'une même construction pour devenir [] demeure de Dieu par l'Esprit Saint" (Éph 2, 22). L'enjeu n'est pas d'être demeure de Dieu mais de construire l'Église, et à terme, le royaume. La danse des anges n'est pas individuelle mais communion collective et union avec le cercle trinitaire qu'évoque Francois à la fin de Laudato Si.
En ce jour de la Toussaint où l'Église nous invite à méditer Apocalypse 5 et 7, cette dynamique prend un sens particulier.
(1) Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 214
Dans un registre proche je n'oublie pas mes deux derniers romans : La caresse de l'ange et La danse des anges.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire