17 juin 2017

Église sacrement

La question soulevée lors des débats de Vatican II sur l'utilisation de l'expression "Église sacrement" (1) rejoint mes réflexions sur la dynamique sacramentelle. Si je comprends bien les arguments avancés par les conservateurs, il n'y a que 7 sacrements et l'Église ne peut en être. N'est-ce pas réduire à la fois le signe au rite et l'esprit à l'action du prêtre. Je caricature peut-être. Mais si l'Église en dépit de ses humanités et du péché de ses membres n'est signe de rien pour le monde, les sacrements non plus seront inutiles. Il y a interpénétration entre l'Église et la vie sacramentelle qui l'habite et la dimension kénotique de l'Église dépasse tout ce qui la constitue puisqu'elle est habitée de l'intérieur par un souffle qui l'entraîne toujours plus loin.

Sur ce point j'ai longtemps glosé sur le fait qu'on considérait que le lavement des pieds n'avait pas besoin d'être identifié comme sacrement puisque l'Église serviteur était le coeur même de sa destination. (2)


(1) L'événement Vatican II op. Cit. p. 245
(2) l'idée est ancienne. Il me semble qu'elle est reprise par Moingt. Je la développe dans plusieurs ouvrages

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