Quel est finalement ce qui fait le lien entre les textes de ce dimanche ?
Il y a en fait deux sortes de montagnes, celles où l’on monte pour proclamer la Parole et les montagnes intérieures que l’homme s’érige loin de Dieu. Ne nous trompons pas de montée. L’évangile nous donne la clé de lecture en évoquant l’abaissement du prophète. Ce qui rend d’ailleurs difficile la place de celui qui doit monter au pupitre pour parler de la Parole divine....
Le risque est en effet d’oublier l’essentiel qui est le chemin même de l’avent. Dieu se révèle surtout dans la descente et nous rejoint dans l’humilité. C’est quand on perçoit cela que l’humilité du serviteur devient l’essentiel. Mais n’allons pas trop vite.
Isaïe ouvre une piste en évoquant la nécessité d’une conversion intérieure.
« Préparer / aplatissez les chemins du Seigneur ».
Qu’est ce à dire ?
Comment rendre plat ce qui est accidenté en nous.
J’entendais récemment un prêtre comparer les besoins dit essentiels que le gouvernement nous autorise à satisfaire avec ce qui semble in essentiel - la place de Dieu dans nos cœurs.
En ce temps de préparation de Noël attention au superflu... le plus grand risque est là.
Ne faisons pas une montagne du superflu.
Laissons-nous interpeller au contraire par cette demande particulière de la Parole, ce qu’elle creuse en nous.
Dans l’évangile de jeudi en Matthieu 7. On entendait déjà que « celui qui entend ma parole et la mets en actes... en pratique... bâtit sur le roc ».
Qu’est ce qui creuse en nous des sillons, « jusqu’au jointures » de l’âme (Heb 4, 12), change nos montagnes intérieures en vallées profondes si ce n’est cette Parole qui nous habite, nous pétrit de l’intérieur....
Le risque le plus fréquent est de détourner la Parole de Dieu à notre profit, de l’utiliser. C’est ce que fait le serpent au désert.
Non, aplanir nos montagnes, c’est se laisser travailler, déranger de l’intérieur par la Parole, jusqu’à l’humilité et la charité véritable.
Au point que tout d’un coup, comme Jean le Baptiste, malgré tout nos désirs de puissance, nos belles paroles, nous nous sentions petit, feuille balayée par le vent devant celui qui vient et dont nous ne sommes pas digne de dénouer les sandales.
L’enjeu est dans cette humilité qui ouvre en nous un sillon pour que la Parole nous conduise à l’agir.
Nous ne sommes pas dignes...
Sans nous laisser pour autant envahir par la culpabilité... laissons la parole nous travailler de l’intérieur.
« Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée !
Alors se révélera la gloire du Seigneur. »
Si l’on médite bien Isaïe on perçoit que c’est en creusant en nous un chemin qui s’ouvre à la Parole et à la charité que la gloire c’est-à-dire l’amour de Dieu se révèle
En s’effaçant Jean laisse passer la lumière...
Paul ajoute dans son épître une petite phrase qui nous donne courage même si la route est longue
« Dieu prend patience envers vous,
car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. »
Et pour cela, il vient nous re-visiter...
Il a aussi besoin de nos mains...
Laissons le nous envahir plutôt que d’être envahi par l’inutile. Préparons notre crèche intérieure.
Il vient.
Tout à l’heure il va nous visiter. En nous avançant vers l’autel faisons notre la Parole du Baptiste.
« je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. »
Je ne suis pas digne Seigneur mais dit seulement une Parole et je serai guéri...
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