Sur la pointe des pieds, essai d’homélie pour ce dimanche (v1)
Sommes nous au fond du trou ?
Dans un texte très ancien, un vieux philosophe grec décrivait le monde enfoui dans une caverne et cherchant à apercevoir la lumière.
Nous y sommes en ce moment pour plusieurs raisons, chacun à notre manière, dans le noir…
Comme cet aveugle de Jéricho qui désespère depuis des années…
Que se passe-t-il ? Est-ce parce que nous manquons d’espérance ?
Le psaume 125 rappelle le cri des exilés sur les bords du fleuve de Babylone, assis et pleurant… « By the rivers of Babylone » une chanson qui commençait par une note grave avant de nous conduire à la danse…
Jérémie vient allumer une lueur, fragile…
« L’aveugle et le boiteux,
la femme enceinte et la jeune accouchée :
c’est une grande assemblée qui revient.
Ils avancent dans les pleurs et les supplications,
je les mène, je les conduis vers les cours d’eau
par un droit chemin où ils ne trébucheront pas.
Car je suis un père pour Israël »
Où est notre espérance ?
Dans la lettre aux Hébreux, l’auteur suggère qu’il est venu un prêtre nouveau, différent de ceux qui ont reçu le sacerdoce des hommes. Il ne s’agit pas, comme s’était le cas à l’époque d’une fonction héritée de père en fils, mais d’un don de Dieu.
Jésus vient d’ailleurs. Il est le don de Dieu… il est notre sauveur. Dans le désespoir, dans le doute, dans le Jéricho qui, pour les Pères de l’Église, symbolise, le plus, la caverne du monde, Jesus est là. Il entend le cri de nos enfermements. Il est notre espérance. Dans son malheur l’aveugle de Jéricho l’a entendu. Il laisse tomber son bien le plus précieux, son manteau, et cours vers Jésus…
Laissons résonner en nous ce dialogue sublime…
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait Jésus sur le chemin.
Juste avant, il y a cette phrase que l’on peut aussi entendre pour nous. « Confiance, il t’appelle »
Jésus est là. Il a besoin de nos mains, unies, solidaires, responsables pour nous sortir du trou….
Il a besoin de nos mains disait la jeune Etty Hillesum, dans le camp de la mort de Westerbroch, besoin de nos mains unies, solidaires, sans distinction de race, de couleurs, de genre, il a besoin de nous…
« L’aveugle et le boiteux,
la femme enceinte et la jeune accouchée :
c’est une grande assemblée qui revient.
Ils avancent dans les pleurs et les supplications,
je les mène, je les conduis vers les cours d’eau
par un droit chemin où ils ne trébucheront pas.
Car je suis un père pour Israël » Jer 31
Saint Augustin avait cette phrase sublime « Tu étais là et je ne le savais pas ». Laissons nous porter dans le noir par cette certitude : au fond du trou, Dieu nous porte dans ses bras….
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