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16 janvier 2019

Au fil de Marc 1,29-39 - la mère de Simon

« La belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s'approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. »

Quels sont les causes de nos faiblesses ? 
Pourquoi restons-nous sans force, malgré les dons de Dieu ? 
Notre maladie n'est-elle pas souvent tout intérieure ?
Dans son livre «  Je ne juge personne », Lytta Basset décrit bien cette culpabilité qui nous empêche d'avancer.
Il nous faut peu pour arrêter notre course. 
Laissons nous relever par le Christ.

Écoutons dans la même veine les mots de saint Jérôme : « Le médecin miséricordieux s'approche lui-même du lit. Celui qui avait porté une brebis malade sur ses épaules (Lc 15,5) s'avance à présent vers ce lit... Il approche toujours plus afin de guérir encore davantage. Remarquez bien ce qui est écrit ici... « Tu aurais dû sans aucun doute venir à ma rencontre, tu aurais dû venir m'accueillir au seuil de ta maison ; mais alors ta guérison résulterait non pas tant de ma miséricorde que de ta volonté. Puisqu'une fièvre si forte t'accable et t'empêche de te lever, je viens moi-même. »
« Et il la fit lever ». Comme elle ne pouvait pas se redresser d'elle-même, c'est le Seigneur qui la relève. « Il la prit par la main et il la fit lever. » Quand Pierre était en péril en mer, au moment où il allait se noyer, lui aussi a été saisi par la main, et il se releva... Quelle belle marque d'amitié et d'affection pour cette malade ! Il la relève en la tenant par la main ; sa main guérit la main de la malade. Il saisit cette main comme l'aurait fait un médecin, prend le pouls et évalue l'importance de la fièvre, lui qui est à la fois médecin et remède. Jésus la touche, et la fièvre disparaît.
Souhaitons qu'il touche notre main afin qu'ainsi nos actes soient purifiés. Qu'il entre dans notre maison : levons-nous enfin de notre lit, ne restons pas couchés. Jésus se tient à notre chevet et nous restons couchés ? Allons, debout ! ... « Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas » (Jn 1,26) ; « le Royaume de Dieu est au milieu de vous » (Lc 17,21). Ayons la foi, et nous verrons Jésus présent au milieu de nous » (1)

Le Christ est notre salut. Confions lui notre vie...
Écoutons la Vierge qui nous montre la voie : « Faites tout ce qu'il vous dira » (Jn 2)



Chœur de la basilique d’Issoudun

«Il s’agit maintenant de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en étant configurés à lui dans la mort, pour parvenir, si possible, à la résurrection d’entre les morts. Ce n’est pas que j’aie déjà obtenu tout cela ni que je sois déjà parvenu à l’accomplissement; mais je le poursuis, tâchant de le saisir, pour autant que moi-même j’ai été saisi par Jésus-Christ. En ce qui me concerne, mes frères, je n’estime pas moi-même l’avoir déjà saisi; mais une seule chose compte: oubliant ce qui est en arrière et tendant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour obtenir le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ. Si donc nous sommes des gens « accomplis », tenons-nous-en à cette pensée; et si sur quelque point vous pensez différemment, Dieu vous révélera aussi ce qu’il en est. Seulement, au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble.»
‭‭Lettre aux Philippiens‬ ‭3:10-16‬ 

(1) Saint Jérôme, Commentaire sur l'évangile de Marc, 2 ; PLS 2, 125s (trad. DDB 1986, p. 52), source Évangile au quotidien 


29 décembre 2020

Danse tragique - billet n. 24

Que pouvons-nous dire aujourd’hui, jour de la fête des saints innocents - dans un contexte actuel qui n’est pas beaucoup plus joyeux...?

Le massacre rapporté par le seul Matthieu nous ramène à cette contemplation d’un « Dieu nu » (1) devant la violence et la souffrance des hommes, d’un « Dieu à genoux devant l’homme » (2) y compris Judas.. d’un « Dieu dépouillé » (3) et fragile.

On peut relire Jérémie 31 qui évoque à la fois dans un même paragraphe « la jeune fille se réjouira dans la danse, » et «  Rachel qui pleure ses fils; (...) refuse de se laisser consoler au sujet de ses fils, car ils ne sont plus. » avant de glisser « Ainsi parle le SEIGNEUR: Cesse de sangloter, sèche tes larmes; car il y aura une récompense pour tes actions – déclaration du SEIGNEUR: ils reviendront du pays de l’ennemi.» Jérémie‬ ‭31:13-16‬ ‭

La logique de rétribution de Jérémie a ses limites et il nous faut écouter probablement la fin du livre de Job... Qui est tu pour comprendre ? Mais cela ne sèche pas les larmes de ceux qui sont affligés par le malheur. 

La petite espérance de Péguy est bien petite...

Le cri est nécessaire et ce n’est pas pour rien qu’il résonne dans un grand nombre de psaumes... Où es-tu mon Dieu ? (4)

Dans mon mémoire de licence, « quelle pastorale pour les souffrants ? » (5) je cherche à tracer, non des voix de réponse, mais des chemins d’accompagnement...‬‬


pour ces personnes, nombreuses, en manque d’espérance.

Plusieurs auteurs ont tracé des pistes sur ce chemin. Dans l’essai précité je joins la traduction inédite et fort interessante d’un texte de Karl Rahner. 

On peut citer une fois encore François Varillon avec son « beauté du monde, souffrance des hommes ».

On peut évoquer Hans Jonas, Jurgen Moltmann et son Dieu crucifié...(6) Elie Wiesel et bien d’autres...

On peut aussi rester dans le silence. Mais ce dernier est-il une fuite ? 

Comme celle de la Sainte Famille au désert ? Une fuite pour un plus grand bien ? 

Est-ce que Matthieu introduit ce récit en contemplation des massacres de 70 ?

La seule réponse possible est probablement dans la Croix, dans ce Dieu dépouillé et déchiré. Mais qui peut l’entendre ?


Si j’ai choisi ce thème de mémoire, c’est en entendant un jeune en préparation de son mariage me dire : «  quand je regarde le ciel, je me demande ce qu’il va encore m’envoyer comme malheur ». 

Nous sommes bien démunis...

On peut probablement se glisser intérieurement la question : suis-je complice de ce mal... ? Sans tomber, dans la culpabilité, car c’est le risque bien soulevé par Lytta Basset (7) 

Saint Thomas distingue le mal de faute du mal de peine... mais ne donne pas de solution.

On peut surtout, comme le fait Etty Hillesum se relever et dire « Dieu a besoin de nos mains »(8)

L’année dernière j’étais au chevet d’un ami prêtre - 93 ans, d’une vie donnée et malgré cela une grande souffrance physique et d’une certaine manière forcément spirituelle. Que faire à part un verre d’eau, une main posée sur un cœur meurtri... ?

N’oublions pas que l’Église est là. Elle l’est à Calculta (cf. La Croix d’aujourd’hui) en Grèce comme à Calais. Visages rayonnants d’une Église au service des souffrants...

Sur ce sujet impossible du mal de peine, je me trouve bien petit et suis toujours preneur d’avis...


(1) cf. ma recension du livre d’Arnold

 (2 à 5) cf. mes travaux de recherches éponymes téléchargeables sur Kobo, cf Http://chemin.blogspot.com 

(6) voir aussi dans mon mémoire un bel extrait sur ce thème d’une conférence donnée à Paris

(7) cf. notamment Je ne juge personne 

(8) lettre à Westerbroch in Une vie bouleversée

26 juin 2007

Un feu purificateur

Je n'est jamais été très en faveur d'un discours sur l'enfer et le purgatoire qui renforce pour moi à outrance la culpabilité (cf. mes notes anciennes sur le livre de L. Basset). Mais il me semble que les réflexions d'Adrienne von Speyr, appliqué à soi-même ont de l'intérêt ne serait-ce que pour comprendre ces symboles véhiculées par la tradition de l'Eglise.
Pour elle, l’homme face à Dieu est comme mis à nu. Son agir est exposé et « l’amour du Seigneur pour l’homme est devenu du feu ». (1) Peut-être voit-on trop le feu sous l’aspect négatif alors qu’il s’agit en fait de se laisser consumer en Christ dans une purification bienheureuse, certes non sans souffrance, mais pour notre bien. Il s’agit de « vivre mon impureté dans la pureté de Dieu ». C’est pour Adrienne von Speyr, le grand atout du purgatoire… Le moi se dissout de telle sorte que « ce Tu prenne peu à peu des contours précis. Une espérance surgit qui repose finalement sur le Seigneur (...) c’est le commencement de mon abandon ». Il faut pour elle s’arracher « à ce qui me centre sur moi-même car mon je doit être transporté en Dieu » (2). Elle ajoute ne plus souhaiter qu’une chose, « être délivré de moi et pour cela je paierai n’importe quel prix ». (3)

Cela ouvre une nouvelle vision de la Croix : « la connaissance du péché ouvre la perspective sur ce que le Seigneur a fait à la croix, sur la façon dont il a porté sur lui le péché. « Je touche alors, en ce qui me concerne, le nœud où se rencontre l’amour et le châtiment ». (4)

(1) Adrienne von Speyr, Objektive Mystik, 322, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 333
(2) ibid p. 369, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 334
(3) ibid. p. 342
(4) ibid. p. 371, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 336

11 juin 2007

Jugement dernier

Pour Hans Urs von Balthasar, l’idée du jugement dernier à une origine ancienne que l’on retrouve dans l’Egypte des pharaons avec le Dieu Horus entouré de ses 42 divinités chargées de peser le poids de toute une vie. D’une certaine manière, nous dit le théologien, ce n’est plus l’auto-jugement qui reste subjectif et qui est souvent marqué par une culpabilité maladive, comme nous le montrait récemment Lytta Basset in Je ne juge personne alors qu’il ne s’agit que du poids de la liberté humaine qui n’existe que dans la liberté absolue de Dieu (1)

Peut-être qu’à la suite d’Adrienne von Speyr, il faudrait voir le juge comme celui qui cherche dans toute une vie « un petit grain d’amour en réponse à tout l’amour manifesté par Dieu » (2)

« L’homme ne serait-il pas capable à l’intérieur de son refus d’accepter au moins une parcelle de grâce » (3)

(1) Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p.269

(2 et 3) Adrienne von Speyr, Johannes BD II. Die Streitreden 538, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid p. 270

09 octobre 2005

Conscience et mission - III

L'universalité de la mission ne serait-elle pas révélée dans l'agonie ? Cela conforterait la thèse de Lytta Basset sur la conversion par la femme hémorroïsse qui souligne combien elle convertit le Christ à une mission plus large. On rejoint ainsi ce que nous apporteraient les révélations d'Anne-Catherine Emmerick, où l'ampleur du défi pascal est révélé au Christ lors de l'agonie... C'est le tout de cette charge qu'il a accepté de prendre pour nous...
Balthasar note en tout cas deux statuts :
a) l'exinanitionis qui est le rapport de Jésus à l'Esprit et consiste dans l'exécution de la mission.
b) l'exaltationis qui est l'achèvement de la mission et l'expiration de l'esprit de mission sur la Croix.
Dans le premier statut la procession ne viendrait que du Père à la différence du deuxième statut où il y aurait procession du Père et du Fils comme expiration de l'Esprit. C'est le lieu de différence mais aussi de convergence entre orthodoxe et catholique.
"Dans son origine éternelle, le Fils reçoit réellement le pouvoir d'expirer l'Esprit. Il y a réellement en lui, dans son incarnation sa disposition à être conduit par l'Esprit. L'esprit est sans mesure (Jn 3,34) en lui, afin que le Fils puisse, sans aucune hétéronomie se livrer à la conduite de l'Esprit au dessus-de-lui" (1) Il y a pour moi l'archétype du décentrement sans hétéronomie déjà longuement évoqué dans ces pages.


(1) d'après Dramatique Divine, II-2, Urs von Balthasar, ibid p.152 et suivantes

09 mars 2005

L'humanité de Jésus

Un commentaire de Phi.L. sur un billet du 14 janvier m'interpelle. On a tendance souvent à réduire l'humanité de Jésus à celle d'un sur-homme en mélangeant son humanité et sa divinité. Or il y a pour moi, si je comprends bien le Symbole des Apôtres, véritable humanité en tout excepté le pêché.
En cela, la peur de Jésus peut-être conçue comme signe d'une humanité véritable. Parce qu'elle traverse notre vie comme bien d'autres émotions, la peur est lieu d'humanité. Or le Christ a choisi d'assumer cette humanité jusqu'au bout... Il me semble que l'affirmation de Lytta Basset dans Moi je ne juges personne, d'une peur de Jésus dans l'épisode de la femme adultère est cohérente avec celle qu'il a du traverser avec Géthsémani et qui s'exprime dans "le Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne." Luc 22,42
Que cette peur soit déposée au pied du Père et qu'il recoive en échange le don "théologal" de l'espérance est signe de cette double kénose où le Christ vient habiter toute notre chair (au sens le plus large du mot hébreu basar) et nous permet de déposer à notre tour nos peurs pour "Avancer en eau profonde".
L'incarnation passe par la faim, le doute et la peur mais la dépasse, la transcende par ce décentrement du Fils qui par la prière laisse le Père habiter ces émotions humaines et en cela les transcendent...

PS : Pour intervenir sur ce blogue, voir les commentaires techniques du 28 février...

27 janvier 2005

Judas, premier communiant...

Je viens d'achever ma lecture de Moi, je ne juge personne (cf. post précédent).
Une phrase m'interpelle en relisant mes notes.
Judas fut le premier à communier à la Cène, note Lytta Basset
J'avais déjà noté qu'il lui avait lavé les pieds. Je n'avais pas noté ce détail complémentaire.

On retrouve ce souci qu'à Jésus, jusqu'au bout, de se mettre au pied du pêcheur, et de continuer à lui offrir son amour.

Pas étonnant, que sur la croix, il confirme son souci du pauvre, du perdu en promettant la vie éternelle à celui des deux brigands condamnés avec lui qui a eu pitié de lui...

20 janvier 2005

Trahir...

Lytta Basset termine son livre, Moi, Je ne juge personne, sur la trahison de Judas. Cela interpelle sur nos propres trahisons perpétuelles, sur cette fidélité de tout les jours bafouée par notre paresse du coeur.

Je n'ai pas cessé de trahir mais tu me remets sur la voie.
En me donnant la bouchée que tu as tendu à Judas.
Parce que tu crois en moi.

14 janvier 2005

La peur...

Je suis plongé depuis novembre dans la lecture de quelques ouvrages de Lytta Basset.
Actuellement la lecture de "Je ne juge personne" fait rebondir en moi quelques idées qui m'habite.
Une grande surprise cependant. Cette notion de peur. Peur de Jésus pendant sa vie. Peur de la mort.
Ce soir une phrase m'a marqué. La peur la plus insondable dit-elle est la peur de ne pas être entendu. Est-ce cette peur qui me pousse à écrire sur ce blog. Peut-être, en espérant que d'autres entendront... Un chemin ?