08 octobre 2005

Conscience - II

Balthasar souligne d'ailleurs que "nous recevons notre mission dans notre venue à la foi à la différence du Christ qui a et est depuis toujours sa mission et dans sa mission il est totalement abandonné et fait confiance au Père (fides lucida contre fides aenigmatica. Nicolas de Cuse (maxima fides) (1)
Ainsi, au delà de l'opposition Rahner / Riedlingen Urs von Balthasar voit la conscience divine du Christ limitée à la mission (en tant que forme économique de la processio) (2) Pour moi, si j'en comprends bien les enjeux, cela rejoint ce que Sesboüé appelle la conscience progressive, dans l'économie du salut : au delà de la visio immediata propre à la vision hypostatique décrite par Rahner il y a cette lente conjugaison entre Dieu et l'homme.

Cette progression caractérise pour moi le mystère de l'incarnation. L'homme Jésus ainsi le pouvoir de rentrer librement dans l'économie du salut en résistant à la tentation et accédant ainsi progressivement à des niveaux croissant de conscience et de vision atteint in fine dans la vision totale sur la croix.

Et cette progression ne nie pas sa divinité. Elle est au coeur du signe (mystère) de son incarnation.

NB : Plus loin cependant, Urs von Balthasar soulignera que si les Pères de l'Eglise refuse l'idée de connaissance progressive, Bonaventure y souscrira.

(1) d'après Dramatique Divine, II-2, Urs von Balthasar, ibid p. 137
(2) ibid p. 138