Dans quelle mesure les souffrances innombrables de l'humanité peuvent elle être intégrées dans l'oeuvre de salut du Christ ? Cela reste le mystère de Dieu. Mais en aucun cas la passion salvatrice du Christ ne peut être interprétée comme une oeuvre de pénitence imposée au Père par le Fils. Cette décision est trinitaire. Elle remonte à une décision trinitaire de salut où Jésus se comprend comme venant lui-même dans une parfaite liberté accomplir le projet de Dieu trine. (1)
Le jeu de la liberté finie et de la liberté infinie, du vrai homme et du vrai Dieu est le jeu accepté par le Père dans l'incarnation du Fils et cette symphonie des libertés qui s'accordent et s'harmonisent sont pour nous signes efficaces de la tension vers laquelle nous sommes appelés à progresser et vivre. Le choix de Dieu est un choix libre tout en étant douloureux... Il engage et nous fait sortir de nous mêmes. Chemin "d'ek-stase" pour reprendre le terme de Benoît XVI dans un livre que je vous commenterais bientôt (cf. livres lus actuellement dans la colonne de droite).
(1) d'après Dramatique Divine, II-2, Urs von Balthasar, ibid p. 192 et suivantes.
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