C'est au moment où Jésus, nous dit-on, approche de Jéricho que cet aveugle recouvre la vue. En effet Jéricho signifie la lune, or dans le langage sacré, la lune symbolise par son décours mensuel la faiblesse de notre nature mortelle. L'aveugle retrouve la lumière au moment où notre Créateur approche de Jéricho, car c'est lorsque la divinité s'est revêtue de la faiblesse de notre chair que le genre humain a recouvré la lumière qu'il avait perdue. C'est en effet l'abaissement d'un Dieu à la condition humaine qui élève l'homme à la divinité. (…) Si nous persistons avec ferveur dans notre prière, Jésus s'arrête pour nous rendre la lumière: Dieu se fixe en effet dans notre âme, et la lumière perdue nous est restituée. Mais dans ce fait le Seigneur suggère un autre sens, qui se peut entendre avec profit de son humanité et de sa divinité. En effet e'est lorsque Jésus passait qu'il entendit les cris de l'aveugle, c'est une fois arrêté qu'il lui rendit miraculeusement la vue. Car passer appartient à la nature humaine, être immobile à la divinité. (…) Le Seigneur entend donc en passant les cris de l'aveugle, mais il s'arrête pour lui rendre la vue, parce que c'est son humanité qui a eu pitié et compassion de notre cécité en écoutant nos cris, mais c'est la puissance de sa divinité qui a répandu en nous la lumière de la grâce.
Grégoire le Grand, 37ème homélie sur les Evangiles, PL 76, 1275-76
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