Adrienne von Speyr définit la foi comme une "disponibilité constante [qui] est ainsi la base de tout amour" (1)
Chacun laisse à l'autre le temps et l'espace dont il a besoin pour concevoir et proposer ses désirs, pour préparer ses dons. Pour Hans Urs von Balthasar, sans cette distance, l'éloignement du Fils incarné vis-à-vis du Père (jusqu'à la déréliction) ne serait pas compréhensible. (2) Le monde aussi est à distance, tout en gardant la capacité de "recevoir sa figure définitive dans la pleine participation à la vie trinitaire". Pour lui "la pensée n'a sa forme définitive qu'en Dieu". (3)
"Dieu a donné dès ici-bas, à l'image créée quelque chose qui est lui-même; il a insufflé à la figure périssable qu'elle que chose d'impérissable", c'est ainsi que "l'image acquiert une étroite parenté avec le Verbe de Dieu". (4)
Peut-être retrouvons nous là d'une certaine manière ce que j'évoquais comme la "transpiration trinitaire" dans le monde.
(1) Adrienne von Speyr, Katholische Briefe I 138,41
(2) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 84
(3) ibid p. 89
(4) Adrienne von Speyr, Das Licht und die Bilder, 92-93, cité par Hans Urs von Balthasar, DD IV, p. 89
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