23 mars 2007

La lumière qui me conduit par la main

Nous savons l'amour que tu nous as donné, sans limite, indicible, que rien ne peut contenir ; il est lumière, lumière inaccessible, lumière qui agit en tout... Que ne fait-elle pas, en effet, cette lumière, et que n'est-elle pas ? Elle est charme et joie, douceur et paix, miséricorde sans compter, abîme de compassion. Quand je la possède, je ne la remarque pas ; je la vois seulement lorsqu'elle s'en va. Je me précipite pour la saisir, et elle s'envole tout entière. Je ne sais que faire et je me consume. J'apprends à demander et à chercher avec larmes en grande humilité, et à ne pas considérer comme possible ce qui dépasse la nature, ni comme l'effet de ma puissance ou de l'effort humain, ce qui vient de la compassion de Dieu et de sa miséricorde infinie...

Cette lumière nous conduit par la main, nous fortifie, nous enseigne, se montrant, mais fuyant lorsque nous avons besoin d'elle. Ce n'est pas quand nous le voulons - ceci appartient aux parfaits - mais c'est lorsque nous sommes embarrassés et complètement épuisés qu'elle vient à notre secours. Elle apparaît de loin et me donne de la ressentir dans mon coeur. Je crie à m'en étrangler tant je veux la saisir, mais tout est nuit, et vides sont mes pauvres mains. J'oublie tout, je m'assieds et je pleure, désespérant de la voir ainsi une autre fois. Quand j'ai bien pleuré et consenti à m'arrêter, alors, venue mystérieusement, elle me prend la tête, et je fonds en larmes sans savoir qui est là illuminant mon esprit d'une très douce lumière. (1)

Saint Syméon le Nouveau Théologien (v.949-1022), moine orthodoxe, Hymne 18 (trad. SC 174 pp. 74-82)

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