« J’ai mangé une nourriture que vous ne connaissez pas… c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jn 4, 33s). Il y a là pour Hans Urs von Balthasar, une clef décisive pour l’intelligence du récit de la tentation. En effet, pour lui, c’est le sens du jeûne prolongé que de « se mettre volontairement dans la situation où l’homme ne peut qu’attendre l’aide de Dieu ». Il y a là un décentrement véritable.
A l’inverse, ne pas jeûner serait comme le serpent au paradis : au lieu de s’en remettre à Dieu pour obtenir le fruit de l’arbre de vie (Ap 2,7) on l’usurpe soi-même. Vouloir trouver de sa propre initiative ce que Dieu et lui seul promet de donner à l’indigent, tel est le grand péché où l’on tente Dieu. (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.327
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