Une des questions soulevées dans mon dernier livre (Où es-tu mon Dieu ?, souffrance et création) portait sur notre capacité à parler du beau, du bon et du vrai, dans un monde défiguré par la souffrance. Et ce faisant j'attaquais une version édulcorée de l'esthétique de Balthasar, pourtant largement à l'origine de ce blog (cf les premiers messages de ce blog)....
Et voilà que j'ouvre à nouveau le maître 10 ans après.
"Il y a des époques", écrit-il, "où l'homme (...) se sent tellement humilié (...) que la tentation s'offre à lui chaque jour de mettre en doute la dignité de l'existence et de répudier le monde qui nie et détruit son propre caractère d'image. Devoir retrouver, à partir de ce vide sans écho, l'image que l'Auteur Premier avait envisagé pour nous, cette exigence apparaît surhumaine. Peut-être, en vérité n'est elle envisageable que chrétiennement. (1)
Je crois, in fine, que l'objet de mon livre se résume de fait à cela. Le monde en soi ne peut plus voir l'Auteur Premier à l'oeuvre tant il s'est défiguré et a perdu sa trace. Trouver un chemin d'espérance devient un acte de foi. Tel est peut être l'enjeu pastoral premier de notre temps.
J'ai eu l'intuition récemment que l'une des pistes pastorales pourrait être, en "pastorale familiale de la périphérie" (mon domaine principal de recherche), de creuser chez le couple loin de l'église la contemplation de la paternité comme étincelle de révélation du projet de l'Auteur Premier sur l'humanité .
Le théologien nous conduit sur un chemin équivalent. Écoutons le encore :" ce ne serait pas la peine d'être un homme si (...) il n'y avait pas l'Unique Nécessaire, la perle irremplaçable pour l'amour de qui nous vendons tout ce que nous avons (...) au point que nous considérons tout le reste comme balayure pour acquérir l'unique (Mt 13, 46, Ph 3, 8)." (2) Balthasar parle de l'amour humain et du mariage. 50 ans plus tard, je parlerai de paternité car il semble que ce soit la cause qui demeure la plus fiable dans notre monde, le lieu où se cristallise encore une quête de sens.
Et voilà que j'ouvre à nouveau le maître 10 ans après.
"Il y a des époques", écrit-il, "où l'homme (...) se sent tellement humilié (...) que la tentation s'offre à lui chaque jour de mettre en doute la dignité de l'existence et de répudier le monde qui nie et détruit son propre caractère d'image. Devoir retrouver, à partir de ce vide sans écho, l'image que l'Auteur Premier avait envisagé pour nous, cette exigence apparaît surhumaine. Peut-être, en vérité n'est elle envisageable que chrétiennement. (1)
Je crois, in fine, que l'objet de mon livre se résume de fait à cela. Le monde en soi ne peut plus voir l'Auteur Premier à l'oeuvre tant il s'est défiguré et a perdu sa trace. Trouver un chemin d'espérance devient un acte de foi. Tel est peut être l'enjeu pastoral premier de notre temps.
J'ai eu l'intuition récemment que l'une des pistes pastorales pourrait être, en "pastorale familiale de la périphérie" (mon domaine principal de recherche), de creuser chez le couple loin de l'église la contemplation de la paternité comme étincelle de révélation du projet de l'Auteur Premier sur l'humanité .
Le théologien nous conduit sur un chemin équivalent. Écoutons le encore :" ce ne serait pas la peine d'être un homme si (...) il n'y avait pas l'Unique Nécessaire, la perle irremplaçable pour l'amour de qui nous vendons tout ce que nous avons (...) au point que nous considérons tout le reste comme balayure pour acquérir l'unique (Mt 13, 46, Ph 3, 8)." (2) Balthasar parle de l'amour humain et du mariage. 50 ans plus tard, je parlerai de paternité car il semble que ce soit la cause qui demeure la plus fiable dans notre monde, le lieu où se cristallise encore une quête de sens.
(1) Hans Urs von Balthasar, la gloire et la Croix, apparition, tome 1, DDB Paris, 1990, p. 22
(2) ibid p. 23
(2) ibid p. 23
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