La voie qu'il trace entre en tension avec la question que nous ne cessons de soulever sur la souffrance. Barth ne l'ignore pas en affirmant que si "l'on cherche la beauté du Christ dans une gloire qui ne serait pas celle du Crucifié, on la cherchera toujours en vain" (2).
"La beauté de Dieu, en se révélant elle-même, englobe la mort et la vie, la crainte et la joie, ce que nous trouvons laid comme ce que nous trouvons beau". (3)
Cela rejoint ce que je lisais récemment chez Thérèse d'Avila qui insistait sur la contemplation de la Croix (4) que l'on ne peut mettre de côté.
Peut être qu'une véritable esthétique n'entre pas dans les canons de la beauté mondaine. Elle part dans cette quête "du désert" que nous cherchons à entreprendre, en quittant la douceur apparente du monde pour trouver un ailleurs, un autrement qu'être qui n'ignore ni le bien, ni la souffrance, qui trace un chemin autre, visant la joie des assoiffés de Dieu, visant cette source qui bouleverse la Samaritaine et la conduit à chanter sa joie, à courir au village (Jn 4, 29), criant un "j'ai trouvé celui que mon coeur aime" qui nous rapproche du Cantique des Cantiques.
(1) Karl Barth ibid. p. 737, cité par Hans Urs von Balthasar, GC 1, ibid. p. 45
(2) ibid.
(3) ibid. 750, GC p. 46
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire