"Remarquez les nuances et l'exactitude de chaque mot. Élisabeth fut la première à entendre la parole, mais Jean fut le premier à ressentir la grâce: la mère a entendu selon l'ordre naturel des choses, l'enfant a tressailli en raison du mystère; elle a constaté l'arrivée de Marie, lui, celle du Seigneur; la femme, l'arrivée de la femme, l'enfant, celle de l'enfant; les deux femmes échangent des paroles de grâce, les deux enfants agissent au-dedans d'elles et commencent à réaliser le mystère de la piété en y faisant progresser leurs mères; enfin, par un double miracle, les deux mères prophétisent sous l'inspiration de leur enfant.Jean a tressailli, la mère a été comblée. La mère n'a pas été comblée avant son fils, mais, comme le fils était comblé de l'Esprit Saint, il en a aussi comblé sa mère. Jean a exulté, et l'esprit de Marie a exulté, lui aussi. L'exultation de Jean comble Élisabeth; cependant, pour Marie, on ne nous dit pas que son esprit exulte parce qu'il est comblé, car celui qu'on ne peut comprendre agissait en sa mère d'une manière qu'on ne peut comprendre. Élisabeth est comblée après avoir conçu, Marie, avant d'avoir conçu. Heureuse, lui dit Élisabeth, toi qui as cru."
Il y a comme une danse à contempler entre ces tressaillement et grâce réciproques.
(1) Saint Ambroise, commentaire sur l'évangile de Luc
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