18 décembre 2017

Quand Dieu nous parle

J'ai essayé de traduire bien maladroitement dans ma seconde édition du « Mendiant et la brise » mes balbutiements sur le tressaillement. Il y a là quelque chose de très personnel, de très intime, que je devrais peut-être taire, si ce n'était une manière de rendre grâce à ce Dieu silencieux qui pourtant s'exprime par des signes ineffables et à chaque fois adapté à chacun, pour faire connaître sa présence, son amour et sa miséricorde. Cela peut être dans le don des larmes qui suivent le sacrement de réconciliation, cela peut être de biens des maniérées, une chose est certaine, au sein de nous se cache une lumière, un château intérieur protège cette flamme inouïe que Dieu a déposé en nous. Et c'est à nous de trouver la porte qui nous conduit à Lui. Je pourrais reprendre ici les propos que Karl Rahner attribue à Ignace : «  j'ai expérimenté avec une force et une netteté de plus en plus grandes la pure incompréhensibilité de Dieu (...) Dieu lui-même (...) non pas des paroles humaines sur lui. Mais lui et la liberté originelle qui lui est propre ». (1)
Le face à face est si discret et inattendu que toutes nos tentatives échappent. Il se dévoile quand on ne l'attend plus. Il se donne avec mesure pour qu'on n'en tire ni gloire, ni certitude, ni routine. Il est libre et distille en nous sa grâce qui est toujours pur don et non mérite.

(1) Karl Rahner, Discours d'Ignace de Loyola aux jésuites d'aujourd'hui, Paris, Le Centurion, 1978 p. 11 et 13

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