Qui sommes nous pour parler de l'amour de Dieu ? Écoutons à ce sujet le commentaire de saint Pierre Chrysologue :
« La parabole de la brebis perdue parle davantage de la tendresse de Dieu que de la façon dont les hommes se comportent habituellement. Et elle exprime une vérité profonde. Délaisser ce qui a de l'importance pour l'amour de ce qu'il y a de plus humble est propre à la puissance divine, non à la convoitise humaine. Car Dieu fait même exister ce qui n'est pas ; il part à la recherche de ce qui est perdu tout en gardant ce qu'il a laissé sur place, et il retrouve ce qui était égaré sans perdre ce qu'il tient sous sa garde.
Voilà pourquoi ce berger n'est pas de la terre mais du ciel. La parabole n'est nullement la représentation d'œuvres humaines, mais elle cache des mystères divins, comme les nombres qu'elle mentionne le démontrent d'emblée : « Si l'un de vous, dit le Seigneur, a cent brebis et en perd une »... Vous le voyez, la perte d'une seule brebis a douloureusement éprouvé ce berger, comme si le troupeau tout entier, privé de sa protection, s'était engagé dans une mauvaise voie. C'est pourquoi, laissant là les quatre-vingt-dix-neuf autres, il part à la recherche d'une seule, il ne s'occupe que d'une seule, afin de les retrouver et de les sauver toutes en elle » (1)
(1) Saint Pierre Chrysologue, Sermon 168, 4-6 ; CCL 24B, 1032 (trad. Delhougne, p. 439), source Evangelizo
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