09 novembre 2019

De l’alliance à la danse - Hans Urs von Balthasar 47

De l'alliance à la danse - Hans Urs von Balthasar 47

Le danger est de considérer l'alliance comme une loi, comme un contrat, comme quelque chose qui est de l'ordre de l'obéissance. Il n'en est rien dans la conception biblique des choses : « sur le plan des relations interhumaines, hèsèd constitue la substance proprement dite de l'alliance. Mais il y a différents degrés d'intensité dans la signification du mot. Tout d'abord c'est le Seigneur transcendant, fondateur de l'alliance, qui possède hèsèd, et en ce sens la signification du mot est voisine de bienveillance, de grâce, amour ; mais, en conséquence" (1) nous dit Hans Urs von Balthasar cela induit une forme de réciprocité qui peut être entendue comme obligation et donc entrer dans une logique législative et stérile ou comme appel intérieur, "un libre don du coeur" (2)
L'enjeu est celui de cette danse dont je ne cesse de parler : entrer et faire corps avec la bienveillance divine, y contribuer pleinement.
Il faut alors conjuguer le mot avec rahamim (sein, entrailles au pluriel) que l'on traduit soit par une notion maternelle de Dieu, soit par miséricorde. Un autre écueil apparaît : celui de croire dans l'automatisme de la miséricorde en oubliant qu'elle s'obtient par une conversion intérieure et j'oserai dire une médiation.

Entrer dans la grâce est le chemin d'une vie.



(1) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et La Croix, 3, Théologie, Ancienne Alliance, Paris, Aubier, 1974, p. 139sq
(2) p. 140
(3) cf. Sur les pas de Jean

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