Les textes de ce dimanche sont très riches.
Isaïe nous parle de germes qui rejoint ces dons reçus déjà mentionnés dans mes billets précédents (2.23). Nous sommes les fruits de la grâce multiforme d’un Dieu amour. Ce passé, ces dons reçus, qu’en avons nous faits ? Souvent pas grand chose, voir le mal, le jugement ou la jalousie… balayures nous dit Paul, (Ph 3) car le Christ m’a saisi pour autre chose…
Saisi pour une course nouvelle : le saisir, lui l’insaisissable et se laisser saisir, transformer, se laisser « pousser » comme cette semence déjà évoquée pour en faire le bien.
Ce mal que j’ai fait est balayure si Dieu me relève et me glisse à l’oreille, « va, je t’aime, ne pèche plus.. »
À toute morale de condamnation qui rend froid nos discours, la danse du Christ à genoux devant la femme pécheresse, mais plus largement devant notre humanité fragile toute entière est de convertir la loi de pierre en traits fragiles, en chemin d’humilité et d’humanité… « va… ! »
Je sais que certain.e.s refusent de considérer que cette femme puisse être celle qui deviendra la première en chemin, celle qui est première apôtre de la résurrection… mais pourquoi pas ? Car si nous sommes tous enfermés dans notre passé, la danse humble de Dieu, loin des froideurs pharisiennes est une danse vectorielle, un agenouillement qui nous propulse plus haut. C’est cela être « saisi » dans la course à laquelle nous convie Paul. Course infinie nous dit le cappadocien…
Danse…
Ce qui compte n’est pas notre passé mais de percevoir ce concept de tourbillon amoureux entre trois personnes, ce que j’appelle dans mon livre éponyme « la danse trinitaire ». Non pas un cyclone au dessus de nos têtes, mais, par l’incarnation, une éternelle invitation à la danse.
L’agenouillement de Jésus devant la femme adultère, qui tranche avec la froide raideur des pharisiens est le signe fragile de ces agenouillements qui traversent l’écriture et se répondent d’Abraham à Béthanie jusqu’en Jean 13. Dieu est ici à genoux, comme devant Judas ou moi Claude, qui fait rarement le bien que je voudrais faire. Il est le signe que l’amour est plus grand que ce qui me retient à la terre. Dieu nous aime et sa morale « vectorielle » est de croire qu’en tout homme repose la semence d’un amour à faire « pousser… »
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