À l’aube de l’Ascension nous nous préparons au départ du Seigneur, tout en sentant sa fragile et délicate Présence
Paradoxe de la distance et d’une proximité toute intérieure.
Cet entre~deux qui se prépare rend plus prégnant certains contrastes :
Deuils et espérance
Nuit obscure et brûlure du souvenir.
Amertume et douceur dont parle l’apocalypse.
Joie et tristesse.
Souffrance et consolation ?
Pourquoi ?
Où es-tu mon Dieu ?
Dieu prépare, en nous, une demeure discrète et bien fragile…
Vendredi soir j’écoutais une mère me parler de son fils parti à 19 ans après un long cancer..
Que dire ?
Entendre la douleur, compatir à cette souffrance
Et espérer contre toute espérance que ce manque abyssal trouvera au fond du gouffre la grâce d’un baume réparateur ?
La liturgie de ce dimanche trace dans ce cadre, et à sa manière, un chemin fragile d’espérance à l’aube de l’Ascension.
« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.* jean 14
Garder…
Demeurer…
Viens demeurer en moi Seigneur.
Écoutons le Christ nous prendre par la main, comme il l’a fait pour ses disciples… :
« Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
Le défenseur, le souffle..
Celui qui rend toute chose possible malgré l’absence…
« Je vous laisse la paix,
je vous donne ma paix ;
ce n’est pas à la manière du monde
que je vous la donne.
Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais,
et je reviens vers vous. »
Je m’en vais et je reviens… mais comment ?
« Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père,
car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez. » Jn 14
Que dire…
La demeure toute intérieure et en même temps inaccessible de Dieu en nous ne peut être thématisée.
L’amour est plus fort que la mort,
mais cette force est discrète et parfois insaisissable,
car Dieu ne peut être contenu et ses dons restent discrets,
de peur de froisser notre liberté..
Samedi, par mes mains fragiles et le ministère qui m’est confié, une petite L. est entrée dans la famille des enfants de Dieu, alors que sa maman et ceux qui l’entourent étaient touchés par un nombre indécents de deuils. La maman les a tous évoqués, avec délicatesse, tous ces absents qui auraient pu apporter à cette petite fille un peu de présence et de douceur. Elle avait choisi deux textes dont celui qui parle de pierres vivantes…
Viens Seigneur habitez en elle, en eux.
Comble les de ta grâce….
Et que les mots qui sont venues à mes lèvres trouvent en leur cœur leur chemin, ton chemin…
Je vous les confie…
Que le Dieu d’amour les portent dans ses bras…
Pour aller plus loin :
1. Anne Dauphine Juliand, Consolation, éditions Les Arènes
2. Lytta Basset Ce lien qui ne meurt jamais
3. François Marxer, Au péril de la Nuit, Femmes mystiques du XXeme siècle, Paris, Cerf, 2017
4. Et mes essais et romans gratuits sur Kobo / Fnac
- Quelle espérance pour l’homme souffrant…
- Où es-tu mon Dieu ?
- D’une perle à l’autre
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