31 mai 2022

Visitation

 Visitation…

« L'enfant a tressailli... »

Que dire quand on est homme et que jamais l'enfant n’a en nous manifesté sa présence ? Peut-on en être jaloux ?

Il y a pourtant des tressaillements intérieurs, des caresses de Dieu qui nous réveillent et nous font pressentir cela...


Signes discrets d’un Dieu qui vient se révéler

 à nous dans le silence ?

Signes plus tangibles quand la Parole 

fait vibrer en nous le mystère....

Tourbillons intérieurs qui se préparent alors que la Pentecôte approche à grand pas…

Chemins d’espérance ?


On devrait peut-être même aller plus loin et glisser sur la pointe des pieds que lorsqu'il nous a été donné de communier au corps et au sang du Christ, nous devenons à notre tour capables de ces « tressaillements » de Dieu en nous. 

Mais pas seulement, tans les dons de Dieu sont variés et les semences du verbe et de l’Esprit nombreuses.


Capax dei !


Est-ce ce que suggère François Varillon quand il dit que Dieu vient diviniser ce que nous avons humanisé ? (1)


Si j’ai du mal avec le mot diviniser, qui nous vient d’Irenée, peut-être est-ce là qu’il prend chair, dans ce tressaillement intérieur dû à l’inhabitation fugace du Verbe en l’homme...


Alors nous pouvons faire nôtre le magnificat. Car nous entrons à notre tour dans cette danse trinitaire à laquelle le "fiat" marial nous a invités. 


« Heureuse celle qui a cru... » 

On entend déjà résonner à nos oreilles le chant du magnificat qui rejoint soudain celui des béatitudes et notre cœur peut bondir d'allégresse d’une « petite espérance » car, en ce jour de la visitation, l'Église rentre dans la fête et la danse du peuple de Dieu. 


Après des siècles d’attente, après le désert, l'exil et la peine, la bonne nouvelle d'un Dieu parmi nous devrait à nouveau nous envahir. 

Dieu a entendu son peuple et lui a donné un sauveur...



« L'enfant a tressailli... » 

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s'est penché sur son humble servante ».... (Luc 1, 47)


Ce chant m’habite, habite aussi mes joies, même les plus intérieures. Il prend sa source dans les chants de l’AT et devient signe de nos espérances... il relève les humbles...


Que Dieu tressaille en nous à l’aube du mystère...


(1) F. Varillon, Joie de croire, joie de vivre


PS  : Variations sur ma danse 1.20 (cf. mon recueil,  « danse avec ton Dieu » chez Kobo/Fnac

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