Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
27 novembre 2017
Vie et sacrement
Le travail des prêtres ouvriers avait en soi cette exigence et l'on peut regretter qu'elle n'est pas trouvé une forme qui la fasse durer. La vie professionnelle des diacres est-elle son substitut...? Diaconie transformante...
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 347
(2) cf. ma « dynamique sacramentelle »
23 novembre 2017
Qui est le sujet de nos célébrations ?
La question posée par Christoph Théobald est essentielle. Qui est le sujet de nos célébrations ? Est-ce le prêtre venu parfois de l'extérieur au service d'une paroisse rendue passive ou est-ce la communauté elle-même « sujet collectif qui l'accueille pour qu'il la préside au nom du Christ(1) ». Derrière cette question se trouve l'enjeu de la refondation d'une unité véritablement sacramentelle de nos communautés, une pastorale de l'engagement et de la responsabilité sans tomber dans le double écueil du cléricalisme ou de l'excès d'autonomie des laïcs. Au milieu, la place du diacre est-elle de trancher d'un côté ou de l'autre ou d'avoir toujours en tension l'idée d'être un entre-deux qui favorise la prise de conscience de la dynamique sacramentelle de la communauté.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 323sq
16 novembre 2017
Rendement pastoral ?
Une question récurrente me turlupine...
Y a-t-il un rendement pastoral à la place du diacre à l'autel ?
Certes la liturgie est le sommet d'une pratique chrétienne, mais le fondement même de l'idée de diaconie est ailleurs.
J'ai eu sur ce point des discussions houleuses.
Pour moi, il y a un risque de folklorisation qu'on ne peut évacuer.
Autant le prêtre a son rôle, autant celui du diacre n'est pas forcément essentiel, sauf bien sûr s'il lui arrive de présider un sacrement.
Sa fonction d'acolyte est chargée de sens, mais elle peut être effectuée par bien d'autres laïcs.
L'action qui fonde son ministère est surtout ailleurs.
En disant cela, je rejoins les questions de hiérarchie des munera pointées par Christoph Théobald (2)
La réponse n'est pas simple.
À méditer...
Ajout : Sur ce point le débat continue. Un ami diacre m'a confié que selon lui, le curé pouvait mieux célébrer grâce à lui, car le matériel étant géré par lui, il pouvait se consacrer à l'essentiel. Un point...
(1) petite allusion à l'expression d'Etienne Grieu, citée hier.
(2) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 187sq.
Diversité polyédrique et ouverture
Ne pas voir la une loi mais une bonne nouvelle, c'est reconnaître l'importance « d'un discernement spirituel qu'exige cette diversité polyédrique de situations culturelles et personnelles marquées par de très grandes fragilités ».
C'est un élargissement du regard.
A la différence de la loi, l'évangile ouvre un chemin inexploré : celui de l'âme humaine.
La notion de polyèdre et de gradualité conjuguée par notre pape introduit pour moi la nécessité d'une morale « vectorielle », c'est à dire d'un chemin qui devient polyédrique par essence.
A chacun ce vecteur qui le pousse plus loin.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 221
15 novembre 2017
Pertinence et impertinence de l’Église - Étienne Grieu
Cette affirmation ne va pas de soi. Elle est possible dans ce déplacement évoqué par Grieu à la suite de Théobald(1) dans la manière de penser la Révélation. Non pas un ensemble d'articles de foi mais une « dynamique relationnelle toujours à reprendre (...) une histoire qui se retisse et qui dans le feu de l'Esprit, projette de nouvelles lueurs sur ce qui nous a été donné par le Père » (2).
Dynamique qui avant d'être sacramentelle se tisse dans nos humanités...
« En redécouvrant l'Église comme fraternité nous sommes tout naturellement reconduits vers (...) ceux qui se tiennent au bord du monde », allusion explicite à la périphérie du pape François dans EG.
Cela nous ramène au coeur de l'alliance dans cet agenouillement de Dieu vers le monde.
Face à la tentation du repli, Grieu nous invite à une « audacieuse impertinence ». À méditer.
(1) Christoph Théobald, La réception du concile Vatican Il, Cerf, 2009
(2) Etudes n.4243 11/2017, op. Cit. p. 79
Immanence et transcendance
Le sujet lancé par Maurice Blondel en 1893 dans "L'action", un livre condamné à l'époque et dont on vient de me prêter un exemplaire n'est-il pas au coeur des tensions actuelles décrites par Théobald en début de son livre. Si l'homme est "capax dei" quelle place à la grâce ? Le chemin ouvert par Blondel a influencé beaucoup de recherche et il faut attendre Lubac et Rahner pour que les choses se tassent. Pour autant cette tension théologique mérite un détour.
Quel est l'enjeu ?
Je ne maitirise pas ces sujets. Pour moi le concept d'immanence est une reprise de ce que sous entendait Justin (logos spermatikos) et Diadoque de Photicé ? N'est ce pas ce que suggère aussi Nostra Aetate : l'homme a en soi la capacité de trouver Dieu, il a en lui des rayons de la vérité. De quel droit ? N'est ce pas au nom du souffle divin évoqué en Gn 1. La transcendance n'ajoute rien d'autre. Elle fait entrer en résonance. Entre vie et sacrements, l'enjeu est la danse. À contempler et approfondir.
Le mendiant et la brise -2
14 novembre 2017
Loi, gradualité, pastorale et Évangile
(1) j'invite le lecteur à relire lentement les propos de Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 215 à 219
13 novembre 2017
Recevabilité de l’Évangile
Comment creuser en l'homme ce désir, ce tressaillement intérieur qui rend sa terre féconde à la semence du Verbe ?
Notre mission d'évangélisation ne doit-elle pas s' auto-réguler pour accueillir et entendre ces freins à l'évangile ? C'est l'enjeu d'une pastorale du seuil (2).
(2) cf. mon essai éponyme
07 novembre 2017
Pour lui-même
"Nous devrions nous interroger sur la mystérieuse force de diffusion qui habite l'Évangile lui-même et, surtout, prendre au sérieux notre difficulté à nous initier les uns les autres à l'expérience "mystique" qu'il véhicule" (5)
(1) De Trinitate
(2) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 182
(3) cf. Le mendiant et la brise
(4) cf. A genoux devant l'homme
(5) Christoph Théobald, ibid. p. 185
06 novembre 2017
Gratuité et liberté religieuse
Si l'homme fait "l'expérience de l'inouï de l'intimité avec Dieu" peut-il se taire. C'est dans ce cadre qu'il prêche pour une "mission (...) respectueuse de la liberté du récepteur [basée sur] (...) l'amour de la véritable liberté d'autrui".
Pour lui, l'Église est capable de se laisser toucher ET enseigner et s'appuie sur "cet amour de la liberté d'autrui".
Je travaille dans ce sens en préparant la publication imminente (sous 3-4 jours) sur Amazon et fnac.com d'une petite nouvelle intitulée "Le mendiant et la brise". Une manière pour moi de dire que le mendiant n'est autre que Dieu lui-même.
Une nouvelle que j'illustre en couverture par cette annonciation peinte par ma soeur. Elle illustre bien l'agenouillement réciproque de ceux qui se tournent vraiment vers autrui :
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 171ss
05 novembre 2017
Vie et sacrements
03 novembre 2017
Mouvement pendulaire de la grâce - 2
(1)Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 171-173
02 novembre 2017
Cloche et mouvement pendulaire
Ces deux mouvements se croisent et s'entrecroisent. Leur ampleur porte les pas de Dieu vers l'humanité toute entière. Cela pourrait être syncrétisme si le centre n'était en Christ et le mouvement spirale ouverte d'un Dieu qui invite l'homme en toute liberté à sa danse.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 165ss
31 octobre 2017
Une mystique de la rencontre - Pape François
L'enjeu est la prise en compte d'autrui dans son rapport à Dieu. On rejoint l'imbrication des deux commandements (cf. Mt 22, 40) et le sens même du vivre ensemble. Il fait résonner l'insistance d'un Basile de Césarée pour la vie en communauté plus que la vie érémitique. Le vivre ensemble est notre condition d'accès à Dieu. Le reste est fuite.
C'est dans notre prise en compte d'autrui, dans la réponse à l'appel du visage (cf. Lévinas) que notre coeur peut s'ouvrir à l'intimité de Dieu qui n'est pas solitude mais danse.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 161
26 octobre 2017
Intimité de Dieu - Tressaillement 5
C'est en effet au coeur de ce tourbillon de la foi que l'homme entre en dialogue avec l'inouï de Dieu. « Dieu ne nous veut pas seulement face à lui, comme dans le Coran (...) Il nous donne accès à Son Intimité, à Son intériorité abyssale, puisqu'il y est déjà »(2)
On entre en écho avec les propos de François Cassingena-Trévédy sur l'intériorité commenté plus haut. Mais Christoph Théobald évoque aussi ce qui est divin en nous. Une manière de nous faire entrer dans la danse...
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 156
(2) ibid.
14 octobre 2017
Déconstruction et espérance
Dans la deuxième (dépassement) on rejoint l'homme dans sa souffrance et dans son cri et l'on cherche à trouver à ses côtés le chemin du dépassement...
Je pense que l'idée qu'apporte Théobald et qui rejoint le concept de polyèdre du pape François (cf. Evangelii Gaudium 235ss, debeloppé aussi chez Spadaro/François in l'Eglise que j'espère ou chez Christoph Theobald, ibid. p.121) est finalement la reprise d'une thèse de Justin sur les semences de l'Esprit. Chaque homme est porteur d'humanité et il nous appartient, comme le dit le titre provocateur d'un de mes livres de se mettre « à genoux devant l'homme ». Il n'y que la kénose qui est théologale, foi, espérance et charité étant l'unique don de Dieu à l'homme face à un monde qui l'ignore.
« Un missionnaire va là où il n’y a rien encore » (2)
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017.
(2)) Godin/Daniel, France pays de mission ?, cité par Christoph Théobald ibid. P. 132
12 octobre 2017
Église et ruralité
Nous avons à creuser sans cesse ces pistes.
Comme je viens de l'écrire dans un échange avec Henrik Lindell, "Il y a un problème qui touche à la sociabilité de nos rencontres. J'ai lu que dans mon village de l'Eure, il y avait jusqu'à 32 cafés au début du XXeme siècle pour une seule église. Les hommes s'y retrouvaient pour parler des cultures, échanger, partager après le travail. L'église n'avait pas cette fonction sociale car peut-être trop pyramidale (...) la crédibilité de notre présence dans le monde et le risque d'une "folklorisation" de nos sacrements loin du réel est ici en jeu. L'intérêt de notre expérience entre foi et vie professionnelle à Saint Philippe du Roule ou à ND de La Défense est de trouver des lieux où social et religieux peuvent se rejoindre... même si ce ne sont que des balbutiements, le côté partage et soucis commun redonne aux hommes des lieux où spirituel et vie peuvent se conjuguer (...) dans une vie de travail, les hommes trouvent là un lieu qui les rejoins. À méditer.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 119
11 octobre 2017
Crédibilité du théologal - Theobald 3
Cela étant défini, il reste à mesurer la crédibilité(2) de notre Église à l'aune de ces vertus et donc de ne cesser de prendre à coeur la profondeur intrinsèquement théologale de notre être chrétien, son lien intime avec le plan de Dieu, son inhabitation.
On est loin, et c'est là le drame, d'un siècle qui vit dans l'illusion de croire que Dieu ne sert plus à rien, comme entendu la semaine dernière sur RND dans l'analyse pertinente de Frédéric Guillaud, l'auteur de Catholix reloaded qui vient de paraître aux Éditions du Cerf.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p.45, note 2
(2) op. cit. p. 63
10 octobre 2017
Folklorisation de nos traditions
Deuxième allusion de Christoph Théobald à la folklorisation de nos traditions(1). Il faut laisser résonner cette pique à l'aune de nos célébrations communes, sentir le risque qu'elles portent d'être décalées par rapport aux soucis du monde.
Cela fait écho en moi avec cette insistance chez certains curés à forcer les jeunes fiancés à assister à une messe dans le cadre de la préparation au mariage avant de leur avoir donné le temps de goûter à la communauté chrétienne.
Il est certes difficile, quand on perçoit la profondeur du mystère eucharistique de voir qu'il est inaccessible...
Mais l'urgence pastorale n'est elle pas dans la construction d'un pont viable entre une société loin de nos codes et de nos symboles et le folklore si chargé de sens de nos liturgies ?
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 97