Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
05 novembre 2017
Vie et sacrements
04 novembre 2017
L'adhérence et l'endurcissement
03 novembre 2017
Mouvement pendulaire de la grâce - 2
(1)Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 171-173
02 novembre 2017
Cloche et mouvement pendulaire
Ces deux mouvements se croisent et s'entrecroisent. Leur ampleur porte les pas de Dieu vers l'humanité toute entière. Cela pourrait être syncrétisme si le centre n'était en Christ et le mouvement spirale ouverte d'un Dieu qui invite l'homme en toute liberté à sa danse.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 165ss
31 octobre 2017
Une mystique de la rencontre - Pape François
L'enjeu est la prise en compte d'autrui dans son rapport à Dieu. On rejoint l'imbrication des deux commandements (cf. Mt 22, 40) et le sens même du vivre ensemble. Il fait résonner l'insistance d'un Basile de Césarée pour la vie en communauté plus que la vie érémitique. Le vivre ensemble est notre condition d'accès à Dieu. Le reste est fuite.
C'est dans notre prise en compte d'autrui, dans la réponse à l'appel du visage (cf. Lévinas) que notre coeur peut s'ouvrir à l'intimité de Dieu qui n'est pas solitude mais danse.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 161
28 octobre 2017
La force de Simon
Quand on voit un pêcheur comme Simon sans instruction, mais assez hardi pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l'origine de cette force de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : « Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d'hommes » (Mt 4,19), il l'a réalisée dans ses apôtres par une force qui vient de Dieu ? (1)
En communiant à son corps, Dieu nous invite à creuser en nous le désir de grandir, à la suite de Simon, pour devenir pierres vivantes de son Église.
Car l'homme seul est incapable mais Dieu fait de nous des instruments de son amour.
Les voici rassemblés
Dans la maison du Père,
Les compagnons d'épreuve
Qui t'ont vu crucifié.
Tu ouvrais le passage,
Ils marchaient sur tes traces,
O Seigneur des Vivants.
Ils portaient dans leur coeur
Pour éclairer le monde
La mystérieuse image
De ta gloire humiliée.
Messagers d'espérance,
Ils semaient ta parole
Et c'est toi leur moisson.
Ils ont place au festin
Dans le Royaume en fête,
Pour avoir bu la coupe
De l'amour partagé.
Tu leur montres le Père
Et ta joie les habite,
O Jésus, Fils de Dieu ! (2)
"Frères,vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage,vous êtes concitoyens des saints,vous êtes membres de la famille de Dieu,car vous avez été intégrés dans la constructionqui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ;et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même.En lui, toute la construction s’élève harmonieusementpour devenir un temple saint dans le Seigneur.En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même constructionpour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint." (3)
(1) d'après Origène, Contre Celse I, 62 (trad. cf SC 132, p. 247s)
(2) Source AELF
(3) Éphésiens 2, 19-22, ibid
27 octobre 2017
Prophètes de malheur ou d'espérance
Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin.
Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l'Église, même les événements contraires." (1)
26 octobre 2017
Intimité de Dieu - Tressaillement 5
C'est en effet au coeur de ce tourbillon de la foi que l'homme entre en dialogue avec l'inouï de Dieu. « Dieu ne nous veut pas seulement face à lui, comme dans le Coran (...) Il nous donne accès à Son Intimité, à Son intériorité abyssale, puisqu'il y est déjà »(2)
On entre en écho avec les propos de François Cassingena-Trévédy sur l'intériorité commenté plus haut. Mais Christoph Théobald évoque aussi ce qui est divin en nous. Une manière de nous faire entrer dans la danse...
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 156
(2) ibid.
16 octobre 2017
Prosélytisme ou gratuité
Si notre agir quitte le don pour entrer dans une stratégie de conquête nous oublions que la foi est don.
Il s’agit d’une grâce speciale du Christ, comme le rappelle Christoph Théobald citant LG14, 2
(1) cf. Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 145ss
15 octobre 2017
Une vision polyèdrique du monde
Voir sur le polyèdre :
- C. Theobald, ibid. p.121
- Pape François, Cette Eglise que j'espère, Entretien avec le P. Spadaro, p. 27 : 'Un polyèdre, "où tous se complètent, mais où chacun garde sa spécificité qui chacun enrichit les autres"
- Pape François : "De toute manière, je dois dire que le parcours synodal a été d’une grande beauté et a offert beaucoup de lumière. Je remercie pour tous les apports qui m’ont aidé à contempler les problèmes des familles du monde dans toute leur ampleur. L’ensemble des interventions des Pères, que j’ai écouté avec une constante attention, m’a paru un magnifique polyèdre, constitué de nombreuses préoccupations légitimes ainsi que de questions honnêtes et sincères." (AL, §4)
14 octobre 2017
Déconstruction et espérance
Dans la deuxième (dépassement) on rejoint l'homme dans sa souffrance et dans son cri et l'on cherche à trouver à ses côtés le chemin du dépassement...
Je pense que l'idée qu'apporte Théobald et qui rejoint le concept de polyèdre du pape François (cf. Evangelii Gaudium 235ss, debeloppé aussi chez Spadaro/François in l'Eglise que j'espère ou chez Christoph Theobald, ibid. p.121) est finalement la reprise d'une thèse de Justin sur les semences de l'Esprit. Chaque homme est porteur d'humanité et il nous appartient, comme le dit le titre provocateur d'un de mes livres de se mettre « à genoux devant l'homme ». Il n'y que la kénose qui est théologale, foi, espérance et charité étant l'unique don de Dieu à l'homme face à un monde qui l'ignore.
« Un missionnaire va là où il n’y a rien encore » (2)
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017.
(2)) Godin/Daniel, France pays de mission ?, cité par Christoph Théobald ibid. P. 132
13 octobre 2017
Église et pouvoir
Mais j'ai décidé qu'après la publication d'une centaine d'ouvrages je me devais de faire une pause...
Je me réjouis néanmoins de voir Christoph Théobald y faire mention à sa manière : "les prétentions souvent inconscientes de l'Église de posséder les espaces de pouvoir" (1)
Personne n'y échappe et même mes livres peuvent être qualifiés de prétention involontaire de reprendre le pouvoir. Cela étant posé, l'important n'est pas de culpabiliser mais de surmonter cette tentation d'être au centre, alors que notre vie doit être décentrement. La diaconie est l'enjeu !
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 121
12 octobre 2017
Église et ruralité
Nous avons à creuser sans cesse ces pistes.
Comme je viens de l'écrire dans un échange avec Henrik Lindell, "Il y a un problème qui touche à la sociabilité de nos rencontres. J'ai lu que dans mon village de l'Eure, il y avait jusqu'à 32 cafés au début du XXeme siècle pour une seule église. Les hommes s'y retrouvaient pour parler des cultures, échanger, partager après le travail. L'église n'avait pas cette fonction sociale car peut-être trop pyramidale (...) la crédibilité de notre présence dans le monde et le risque d'une "folklorisation" de nos sacrements loin du réel est ici en jeu. L'intérêt de notre expérience entre foi et vie professionnelle à Saint Philippe du Roule ou à ND de La Défense est de trouver des lieux où social et religieux peuvent se rejoindre... même si ce ne sont que des balbutiements, le côté partage et soucis commun redonne aux hommes des lieux où spirituel et vie peuvent se conjuguer (...) dans une vie de travail, les hommes trouvent là un lieu qui les rejoins. À méditer.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 119
11 octobre 2017
Crédibilité du théologal - Theobald 3
Cela étant défini, il reste à mesurer la crédibilité(2) de notre Église à l'aune de ces vertus et donc de ne cesser de prendre à coeur la profondeur intrinsèquement théologale de notre être chrétien, son lien intime avec le plan de Dieu, son inhabitation.
On est loin, et c'est là le drame, d'un siècle qui vit dans l'illusion de croire que Dieu ne sert plus à rien, comme entendu la semaine dernière sur RND dans l'analyse pertinente de Frédéric Guillaud, l'auteur de Catholix reloaded qui vient de paraître aux Éditions du Cerf.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p.45, note 2
(2) op. cit. p. 63
10 octobre 2017
Folklorisation de nos traditions
Deuxième allusion de Christoph Théobald à la folklorisation de nos traditions(1). Il faut laisser résonner cette pique à l'aune de nos célébrations communes, sentir le risque qu'elles portent d'être décalées par rapport aux soucis du monde.
Cela fait écho en moi avec cette insistance chez certains curés à forcer les jeunes fiancés à assister à une messe dans le cadre de la préparation au mariage avant de leur avoir donné le temps de goûter à la communauté chrétienne.
Il est certes difficile, quand on perçoit la profondeur du mystère eucharistique de voir qu'il est inaccessible...
Mais l'urgence pastorale n'est elle pas dans la construction d'un pont viable entre une société loin de nos codes et de nos symboles et le folklore si chargé de sens de nos liturgies ?
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 97
09 octobre 2017
Triple contrainte et crédibilité
1. L'Évangile du règne de Dieu
2. La situation historique de la société
3. La figure de l'Église qu'il appelle à être crédible.
On perçoit bien combien ces trois pôles sont liés et demande en même temps une dynamique d'ajustement. Si l'Evangile nous habite, les changements du monde obligent à une adaptation constante qui influence même l'Eglise dans ses comportements.
C'est dans cet axe que la fidélité à l'aggiornamento prôné par le Concile Vatican II développe son propos jusqu'à deux exigences. Dépasser la tentation du rétroviseur (le passé était mieux, ce qui est un mythe) et adapter avec attention notre manière d'être pour rejoindre le monde dans sa quête, de "manière créatrice" (...) au-delà du "risque de folklorisation ou d'instrumentalisation" (1) pour s'ajuster au mieux au monde, le comprendre, le servir et l'habiter.
C'est l'enjeu d'une pastorale.
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 72
08 octobre 2017
Dieu sculpteur - Hans Urs von Balthasar
"Que Dieu dans la Bible, quand il crée, soit représenté comme un artiste sculpteur, cela est théologiquement significatif; car jusqu'à la fin, la créature doit reposer calmement et patiemment entre les mains formatrices de Dieu" nous dit Hans Urs von Balthasar. Une phrase qui entre en écho avec sa contemplation de Gn 2 et de la forme donnée au premier homme "de la glaise du sol [comme] (...) dernière victoire sur la matière et (...) couronnement de toute la construction antérieure (1).
Depuis la création ex nihilo Dieu avance à petit pas jusqu'au premier acte de renoncement kénotique où il se désaisit de lui même dans le don du souffle, où il livre à l'homme le fruit de son Esprit prélude d'une symphonie et d'une danse entre l'amour divin et l'appel fait à l'homme d'une liberté créative.
(1) Hans Urs von Balthasar, La gloire et la croix, théologie 3, Ancienne Alliance, Paris, Aubier, 1974 p. 80
07 octobre 2017
De tressaillement en tressaillement - 4 - Jean-Paul II
Dans la suite de ma web-série sur le tressaillement, je découvre ce beau commentaire de Luc 10 par Jean Paul II : " Jésus tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint et dit : 'Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir.' » Jésus exulte à cause de la paternité divine ; il exulte parce qu'il lui est donné de révéler cette paternité ; il exulte, enfin, parce qu'il y a comme un rayonnement particulier de cette paternité divine sur les « petits ». Et l'évangéliste Luc qualifie tout cela de « tressaillement de joie dans l'Esprit Saint »... Ce qui, au cours de la théophanie trinitaire au bord du Jourdain (Lc 3,22), est venu pour ainsi dire « de l'extérieur », d'en haut, provient ici « de l'intérieur », c'est-à-dire du plus profond de ce qu'est Jésus. C'est une autre révélation du Père et du Fils, unis dans l'Esprit Saint. Jésus parle seulement de la paternité de Dieu et de sa propre filiation ; il ne parle pas explicitement de l'Esprit qui est Amour et, par là, union du Père et du Fils. Néanmoins, ce qu'il dit du Père et de lui-même comme Fils résulte de la plénitude de l'Esprit qui est en lui, qui remplit son cœur, pénètre son propre moi, inspire et vivifie en profondeur son action. De là, ce tressaillement de joie dans l'Esprit Saint. L'union du Christ avec l'Esprit Saint, dont il a une parfaite conscience, s'exprime dans ce tressaillement de joie, qui, en un sens, rend perceptible sa source secrète. Il en résulte une manifestation et une exaltation particulières qui sont propres au Fils de l'homme, au Christ-Messie dont l'humanité appartient à la personne du Fils de Dieu, substantiellement un avec l'Esprit Saint dans la divinité." (1)
(1) Saint Jean-Paul II, Encyclique « Dominum et vivificantem », § 20-21
06 octobre 2017
Dynamique sacramentelle du salut - Théobald
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 58
(2) cf. mon livre éponyme
05 octobre 2017
La course infinie - Philippiens 3
08 Oui, je considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ,
09 et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ, la justice venant de Dieu, qui est fondée sur la foi.
10 Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort,
11 avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts.
12 Certes, je n’ai pas encore obtenu cela, je n’ai pas encore atteint la perfection, mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus.
13 Frères, quant à moi, je ne pense pas avoir déjà saisi cela. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant,
14 je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.(1)"
04 octobre 2017
La triple humilité - Saint Ignace de Loyola
Les trois sortes d'humilité : La première sorte d'humilité est nécessaire au salut éternel. Elle consiste à m'abaisser et m'humilier autant que cela m'est possible pour que j'obéisse en tout à la Loi de Dieu notre Seigneur. De la sorte, même si on faisait de moi le maître de toutes les choses créées en ce monde ou s'il y allait de ma propre vie temporelle, je n'envisagerais pas de transgresser un commandement, soit divin soit humain...La deuxième sorte d'humilité est une humilité plus parfaite que la première. Elle consiste en ceci : je me trouve à un point tel que je ne veux ni ne m'incline davantage à avoir la richesse plutôt que la pauvreté, à vouloir l'honneur plutôt que le déshonneur, à désirer une vie longue plutôt qu'une vie courte, étant égal le service de Dieu notre Seigneur et le salut de mon âme... La troisième sorte d'humilité est l'humilité la plus parfaite : c'est quand, tout en incluant la première et la deuxième, la louange et la gloire de sa divine majesté étant égales, pour imiter le Christ notre Seigneur et lui ressembler plus effectivement je veux et je choisis davantage la pauvreté avec le Christ pauvre que la richesse, les opprobres avec le Christ couvert d'opprobres que les honneurs ; et que je désire davantage être tenu pour insensé et fou pour le Christ qui, le premier, a été tenu pour tel, plutôt que « sage et prudent » dans ce monde (Mt 11,25).
Saint Ignace de Loyola, Exercices spirituels, 2e semaine, 12e jour (trad. DDB 1986, p. 103) Source Évangile au quotidien
03 octobre 2017
Le deux cités - Saint Augustin
« Il y a deux cités : l'une s'appelle Babylone, l'autre Jérusalem. Le nom de Babylone signifie « confusion » Jérusalem signifie « vision de paix ». Regardez bien la cité de confusion pour mieux connaître la vision de paix supportez la première, aspirez à la seconde.
Qu'est-ce qui permet de distinguer ces deux cités ? Pouvons-nous dès à présent les séparer l'une de l'autre ? (...) Il y a quelque chose qui distingue, même maintenant, les citoyens de Jérusalem des citoyens de Babylone : ce sont deux amours. L'amour de Dieu fait Jérusalem l'amour du monde fait Babylone. Demandez-vous qui vous aimez et vous saurez d'où vous êtes. Si vous vous trouvez citoyen de Babylone, arrachez de votre vie la convoitise, plantez en vous la charité si vous vous trouvez citoyen de Jérusalem, supportez patiemment la captivité, ayez espoir en votre libération. En effet, beaucoup de citoyens de notre sainte mère Jérusalem (Ga 4,26) étaient d'abord captifs de Babylone... Comment peut s'éveiller en nous l'amour de Jérusalem notre patrie, dont les longueurs de l'exil nous ont fait perdre le souvenir ? (cf Ps 13).
(1) Saint Augustin, Les Discours sur les psaumes, Ps. 64 (trad. cf En Calcat) Source Évangile au quotidien
01 octobre 2017
Le prix de l’aujourd’hui
Rainer M. Rilke, cité par Nathacha Appanah, in la Croix du 28/9/17
29 septembre 2017
Ichtus -> Christus
Ce n'est pas un anagramme, mais un déplacement du centre. Le chrétien qui met le Christ au centre, doit déplacer son "I" de la première place à celle du serviteur.
27 septembre 2017
La crédibilité du message - urgences pastorales 2
(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p. 12ss
24 septembre 2017
Me voici - Hinnêni
Par rapport à mes propres recherches publiées dans J'ai soif, puis dans ma lecture de Gn (1) je rajouterais seulement, sur la pointe des pieds, le cri lancé par Dieu à l'homme dans Gn 3 qui fait écho au cri fréquent de l'homme à Dieu dans la souffrance : "où es-tu ?" Ce cri des recherches réciproques résume le drame des liens entre l'homme et Dieu, ils contribuent au chiasme dont l'unique centre résonne dans la nudité du "moi je suis" du Christ en croix.
Sans parler du parallèle entre ouk eimi / ego eimi en Jn 18 où Pierre nous conduit dans le "je ne suis pas" quand Jésus crie son "moi je suis".
Notre prière est acculée au décentrement final d'un je suis faible, d'une mise à nu où le "qui suis-je?" de Job n'est pas loin.
(1) Lire l'ancien testament, tome 1
23 septembre 2017
Le silence du fleuve
(1) op. cit. p. 188ss
(2) cf. là encore ma "danse trinitaire" in l'Amphore et le fleuve.
22 septembre 2017
Approche neuronale de l'Écriture
Une autre belle métaphore de François Cassingena-Trévédy(1) nous parle des synapses dans la lecture biblique. De fait, la lente manducation des textes conduit sans arrêt à de nouveaux rapprochements tous porteur de sens.
Une lecture spirituelle de l'Écriiture est-elle différente d'une plongée sous-marine dans les profondeurs secrètes de l'amour divin ?
Et ces croisements qui éclairent la Parole, ne peuvent ils pas être comparés à ces flash électriques des neurones de notre cerveau qui s'activent soudain devant la lumière de la vérité ?
(1) op. cit. p. 180
21 septembre 2017
Urgences pastorales de Christoph Théobald
Saluons ici la belle recension d'Élodie Maurot dans la Croix d'aujourd'hui qui m'invite à courir acheter le nouveau livre de Théobald(1).
J'y trouve déjà les thèmes que je ne cesse de travailler dans mes livres (la "pastorale du seuil", la "dynamique sacramentelle" ou "quel espérance pour l'homme souffrant ?").
On y verra aussi peut être des réponses aux questions soulevées par la lecture du dernier livre d'Alphonse Borras (cf. plus haut) ou les thèmes développés par Joseph Moingt dans L'Evangile sauvera l'Église.
Gageons que le défenseur de la pastorale d'engendrement va nous conduire un pas plus loin. À bientôt sur ce blog pour en commenter les meilleures pages.
(1) Urgences pastorales de Christoph Theobald, Bayard, 540 p., 19,90 €
20 septembre 2017
La danse trinitaire - 7ss - François Cassingena-Trévédy
"Nous sommes assistés (...) Nous assistons à l'Échange, à ces Trois qui Se passent et Se disent en nous ? Certes nous sommes habités, mais nous sommes aussi emportés ; emportés dans la circulation, dans le dynamisme vertigineux de l'Échange. Car si nous tenons de Dieu "la vie, le mouvement et l'être " (Actes 17, 28), c'est que Dieu est en lui-même non seulement la Vie et l'Existant, mais le Mouvement. (...) une mobilité vertigineuse, celle de la vie même (...) excès d'infini. Ce Mouvement, c'est l'intimité trinitaire elle-même, l'Échange vertigineux et infini du Père, du Fils et de l'Esprit ; en un mot, c'est la Circumincession des Personnes (...) la Dynamis (...) auquel nous n'assistons pas seulement, mais nous sommes emportés dans une Danse, un Mouvement dont la vitesse vertigineuse se mesure, si l'on peut dire en années-lumières" (1)
Le moine de Ligugé continue plus loin en parlant de systole - phase ascendante de ce "grand Mouvement dans lequel nous sommes emportés", mais évoque aussi une phase descendante, une diastole où le Père nous donne, nous confie au Fils, qui nous donne à l'Esprit. On a là le mouvement intérieur propre à Jean qui va de Jn 1 à 6,44, 10,29 puis à 17,26 jusqu'à cette interprétation d'Irénée qui voit dans le geste du bon samaritain celui du Fils qui donne l'homme souffrant à l'Esprit (2)
(1) François Cassingena-Trévédy, op. cit. p. 142
(2) Irénée de Lyon, AH III, 17, 3 SC 211 p.337 Cité par François Cassingena-Trévédy op. cit. p. 146
19 septembre 2017
Visible et invisible
18 septembre 2017
Le lieu-dit de Dieu
Et pourtant j'y retrouve, dit autrement, tout ce que j'ai décrit, à la suite de Hans Urs von Balthasar et des pères de l'Église sur la circumincession et la danse trinitaire.
Le tressaillement de l'homme priant n'est-il pas la rencontre ultime de l'homme et de Dieu ? N'est-ce pas ce chant des anges que perçoit Élie sur la montagne quand il parvient à faire silence et entendre son murmure (1 Rois 19) ?
Dire que l'homme priant est le temple où Dieu vient danser, c'est percevoir l'enjeu même de l'incarnation, de cette source intérieure d'où tout peu jaillir.
En parlant de "danse" les propos de François Cassingena-Trévédy ne font que confirmer mon intuition largement étalée dans ce blog (2). Il va même un cran plus loin en lui donnant une dimension montante et descendante. La danse auquel Dieu nous invite est bien trinitaire (3)
(1) François Cassingena-Trévédy, Pour toi quand tu pries, op. Cit. p. 141
(2) cf. aussi mon livre éponyme repris dans "sur les pas de Jean"
(3) FCT ibid. p. 142ss
17 septembre 2017
Le père en pleurs ? Luc 15
Il n'est pas d'usage de voir ou de montrer un père en larmes.
Excès de sensiblerie de penser aux pleurs du Père ?
Non, je ne crois pas.
Car si la parabole décrit bien un Père qui court vers son fils, elle traduit à sa manière l'au-delà de l'intensité de son amour tout en restant dans la discrétion.
Pouvons nous contempler les pleurs de notre Père à chaque fois que nos pas s'éloignent du chemin qu'il a discrètement tracé devant nous, par l'intermédiaire de cet Esprit semé en nous ?
Et si nous contemplions l'amour infini de Dieu comme un fleuve de larmes? Ces larmes versées devant l'humanité qui oublie l'amour du Père...
Nous serions alors, comme cet homme debout dans le fleuve. Petit et submergé...
16 septembre 2017
AbCbA
Et au centre, se trouve la phrase C, sommet du discours.
En lisant les pages de François Cassingena-Trévédy (1) sur le père et la prière qui se concentre sur l'ABBA j'entre-aperçois au centre, la déchirure du Père. Souffrance intérieure, kénose du Père au sens souligné par Hans Urs von Balthasar qui voit dans le silence de Dieu la place du Fils. L'ABBA que nous prions est déchiré dans un chiasme tragique pour qu'apparaisse le Christ. AbCbA et tout est dit, si le vent de l'Esprit nous ouvre au mystère.
Prier le Père par le Fils, c'est vivre dans la danse trinitaire, jusqu'à pouvoir dire avec Paul, "ce nest plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi". (Ga 2, 20)
(1) op. cit p. 132ss